Quels pourraient être ces débouchés permettant d'allonger l'employabilité et de faire évoluer le système, tout en conservant sa mécanique ?
Colonel François-Marie Gougeon. Un certain nombre d'officiers sont systématiquement proposés pour rejoindre un grand corps – Cour des comptes, Conseil d'État et inspections générales –, mais ces mouvements restent encore marginaux et ne font pas, à ma connaissance, l'objet d'une politique délibérée.
Capitaine de vaisseau Marc Véran. Ce transfert des officiers généraux dans les grands corps reste relativement anecdotique. La durée d'emploi d'un agent à très haut potentiel devenant officier général à 50 ans ne peut excéder neuf ans, alors que sa formation et son expérience de terrain sont très riches. On ne parle là que du corps des officiers des armes, puisque les contrôleurs et les commissaires ont des limites d'âge plus élevées. Les officiers généraux peuvent cependant, aux termes de la loi, être prolongés, mais il s'agit d'une entorse au régime.
Si on maintenait les officiers généraux dans le statut militaire à 59 ans, on bloquerait les pyramides de carrière car le nombre d'officiers généraux est contingenté, même si on l'ajuste à la marge chaque année. Les armées fonctionnent selon une logique de flux et non de stock, qui ne peut fonctionner que si les plus âgés quittent leur poste. Il convient néanmoins d'explorer toutes les bonnes pistes, parce qu'un officier général de 59 ans qui a occupé le poste de CEMA dispose de bien plus que d'une expérience.