Intervention de Emmanuel Barbe

Réunion du 22 mars 2016 à 16h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière :

Nous faisons le même constat au sujet des radars, celui de l'érosion de leur efficacité. Je dois dresser un bilan tous les mois et l'exercice est décevant : alors que les radars sont plus nombreux et performants qu'auparavant, la vitesse moyenne constatée sur nos routes augmente à nouveau. Or, en accidentologie, la vitesse excessive est un risque. À l'instigation du Premier ministre, le 2 octobre dernier, le Gouvernement a décidé l'adoption d'une stratégie entièrement nouvelle, dont l'objectif n'est pas l'augmentation du nombre des amendes, car cela pose un problème d'acceptabilité.

La sécurité routière se fonde uniquement sur des schémas de sécurité. Les considérations financières, notamment le rendement des amendes, ne sont pas prises en compte dans notre réflexion.

Nous avons choisi de maintenir les panneaux annonçant les radars, qui contribuent à faire baisser la vitesse, ce que nous recherchons. En revanche, pour remédier à l'effet d'érosion, dû à la connaissance des conducteurs de l'emplacement des radars et à l'aide que leur apportent certaines applications dédiées, nous allons développer la furtivité et la mobilité des radars. Différentes techniques sont à notre disposition, tels les leurres, déjà utilisés à l'étranger. Un premier dispositif consiste à définir des parcours très accidentogènes le long desquels seront installés beaucoup de panneaux entre lesquels un radar autonome sera déplacé sans qu'on sache jamais où il se trouve. Ainsi, les automobilistes sont prévenus qu'ils doivent faire attention. Un autre dispositif est celui des radars-leurres, c'est-à-dire qu'on ne sait pas si les cabines mobiles sont équipées de radar ou pas. Notre message est que nous ne souhaitons pas particulièrement voir augmenter le nombre des amendes, ni les automobilistes perdre leurs points de permis, mais obtenir des gens qu'ils roulent moins vite.

Nous disposons, aujourd'hui, de voitures radars, pilotées par deux policiers ou gendarmes, qui accomplissent là une tâche très inférieure à leurs compétences puisque l'un conduit et l'autre appuie sur le bouton des vitesses.

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