Nous sommes à nouveau dans le débat « régulation ou dérégulation ». L'Europe est dérégulée et tente de réintroduire un peu de régulation dans un marché intérieur livré à la libre concurrence et un marché mondial où nous ne sommes sans doute pas suffisamment armés.
J'entends la nécessité d'un accord franco-allemand sur le lait. S'agissant du porc, il me semble que la question espagnole mériterait également d'être évoquée, compte tenu de l'énorme part de marché regagnée par les Espagnols, qui bénéficient désormais d'une compétitivité réelle et d'installations beaucoup plus performantes que par le passé. Nous avons affaire à des stratégies offensives de gains de parts de marché. J'aimerais vous entendre sur ce point.
Vous avez à peine évoqué les interprofessions. Il existe un Observatoire de la formation des prix et des marges, présidé par M. Chalmin, que j'ai interrogé en présence de M. Michel-Édouard Leclerc. Où en est-on dans la dissipation du brouillard entre des prix de producteurs qui sont connus, des prix de transformateurs qui le sont beaucoup moins, des prix de centrales d'achat qui ne le sont absolument pas, des rémunérations de sociétés civiles immobilières de la grande distribution qui le sont encore moins, si c'est possible, avant d'en arriver à la grande distribution ? Il ne s'agit pas seulement d'un triptyque, mais de nombreux acteurs sont impliqués.
Enfin, vous avez évoqué un modèle agro-écologique et je m'interroge sur l'idée de modèle. Vous avez d'ailleurs vous-même indiqué que cela ne pouvait être généralisé, au risque de menacer la spécificité. Y a-t-il une ou des agricultures ? Ne devons-nous pas développer une stratégie plus diversifiée qu'un modèle agro-écologique basé sur l'exemple néo-zélandais, qui se satisfait de très petites exploitations de 2 000 à 3 000 hectares… ?