Intervention de Jean-Marie Sermier

Réunion du 23 mars 2016 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Le nucléaire français est au coeur des débats depuis plusieurs années. Il ne se passe pas un trimestre sans que nous n'adoptions une loi qui a un impact, de près ou de loin, sur la réflexion concernant la filière nucléaire. Nous savons qu'il s'agit d'une filière d'excellence, exemplaire, qui crée des emplois et nous permet de disposer d'une électricité à un prix relativement bas, élément concurrentiel majeur pour nos entreprises par rapport aux autres pays de l'Union européenne. C'est donc un élément important de la vie de notre pays, même s'il ne faut pas méconnaître les difficultés en matière d'acceptabilité sociétale de cette filière. Celle-ci varie d'ailleurs d'une manière surprenante en fonction du lieu où l'on se trouve : lorsque l'on vit à proximité d'une centrale, on n'est pas nécessairement opposé au nucléaire. (Murmures) Les derniers sondages relatifs à la centrale de Fessenheim montrent très bien que les plus inquiets ne sont pas ceux qui sont les plus proches de la centrale.

Cette filière doit disposer, en son sein et pour l'expertiser, de spécialistes dont le parcours est exemplaire, qui connaissent parfaitement les dossiers, mais qui sont aussi capables de communiquer. Vous faites partie, Monsieur le directeur général, de ce petit groupe de personnes. Votre présidence permettra, je le pense, d'apporter de la tranquillité et du savoir-faire à un organisme et à une filière qui ont besoin de beaucoup de sang-froid à tout moment.

La ministre de l'environnement a annoncé une probable prolongation de dix ans de la durée de vie des réacteurs. Un certain nombre de personnes s'inquiètent, notamment à propos des réacteurs de Fessenheim. Lundi soir, j'ai eu la chance d'intervenir devant le conseil municipal de Lahr, ville allemande de 45 000 habitants jumelée avec Dole, dont je suis le maire. Les conseillers municipaux, quelle que soit leur tendance politique, m'ont surtout posé des questions sur le problème que pourraient représenter ces dix années supplémentaires à Fessenheim. Au-delà de nos frontières, on est donc en attente d'une réponse française. Pour ma part, j'ai rappelé à nos amis allemands que la fermeture de centrales chez eux avait eu un impact très important sur les rejets de dioxyde de carbone et que nous devions réfléchir ensemble à ces questions. Êtes-vous favorable à ce que votre agence ait un rayonnement international et s'appuie sur les autres structures européennes ?

La filière doit être envisagée dans son ensemble, de la production à la gestion des déchets. La France est en train de réaliser, à Bure, un centre de stockage des déchets radioactifs à grande profondeur, projet très important qui pourrait d'ailleurs être un exemple pour la planète. Qu'en pensez-vous ? Comment envisagez-vous d'accompagner ce projet ?

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