Intervention de Jacques Krabal

Réunion du 23 mars 2016 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

Je tiens à remercier votre prédécesseur, M. Jacques Repussard, qui a passé treize années à la tête de l'IRSN. Tout le monde reconnaîtra, je le pense, qu'il a su faire progresser la recherche et l'expertise sur les risques et la radioprotection. En tant que rapporteur des crédits du programme 181 « Prévention des risques », j'ai eu le plaisir de l'auditionner à de nombreuses reprises, tout comme vous, Monsieur le directeur général, lorsque vous accompagniez le président de l'ASN, M. Chevet. Je tiens d'ores et déjà à saluer la disponibilité qui a toujours été la vôtre, ainsi que votre volonté de répondre à nos questions. Vous connaissez bien l'IRSN, et je pense, moi aussi, que vous êtes la bonne personne à la bonne place.

La loi relative à la transition énergétique a actualisé les missions de l'IRSN et redéfini sa gouvernance. Je salue ces décisions. Vous comptez, avez-vous dit, mettre en oeuvre une action qui assure la cohérence entre les différents acteurs de la sûreté nucléaire tout en veillant à l'indépendance de l'IRSN, à laquelle M. Jacques Repussard était, je le sais, particulièrement attentif. Comment allez-vous concilier ces deux exigences ?

Certains souhaiteraient un rapprochement très fort entre l'ASN et l'IRSN, voire la formation d'un opérateur unique. Compte tenu de votre passé tant à l'IRSN qu'à l'ASN, on pourrait penser que vous allez agir dans cette direction. Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?

Vous avez insisté avec raison sur la nécessaire transparence de l'information. La culture de la transparence, de la communication et du dialogue était déjà fortement développée au sein de l'IRSN – les élus ici présents doivent le reconnaître. Néanmoins, il faut aller plus loin, tant la demande de nos concitoyens est forte en la matière, des inquiétudes s'exprimant ici ou là. Comment comptez-vous développer encore la transparence, au-delà des obligations de communication qui s'imposent à vous ?

Des interrogations existent sur la parfaite maîtrise des risques. Dans le milieu médical, le personnel et les patients sont exposés à des doses de radioactivité sans cesse plus élevées. Comment comptez-vous aborder cette question, qui est un sujet de préoccupation majeur ?

J'apprécie votre volonté d'affirmer une stratégie de développement scientifique, d'améliorer l'expertise et d'ouvrir l'IRSN sur l'international. Cependant, ainsi que vous l'avez évoqué brièvement, les contraintes budgétaires sont fortes. M. Jacques Repussard estimait que l'IRSN avait besoin de 200 emplois supplémentaires, soit une rallonge budgétaire de 50 millions d'euros. De plus, la taxe affectée au budget de l'IRSN a été plafonnée. Comment comptez-vous mettre en oeuvre vos priorités tout en tenant compte des contraintes budgétaires ?

Vous n'avez pas évoqué la mauvaise santé économique des opérateurs de l'énergie nucléaire en France, rappelée par Bertrand Pancher, ni l'absence de stratégie à long terme pour cette filière. Comment envisagez-vous cet aspect des choses ? Quel est votre état d'esprit ?

Dans sa fable Les Frelons et les Mouches à miel, Jean de La Fontaine a écrit : « À l'oeuvre, on connaît l'artisan. » En matière de sûreté nucléaire, le travail ne manque pas : EPR, prolongation de la durée de vie des centrales, traitement des déchets, radioprotection médicale… Je vous souhaite une bonne prise de fonctions.

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