Vous avez indiqué, Monsieur le directeur général, que les programmes de recherche de l'IRSN figureraient parmi vos priorités. Ces programmes sont pluridisciplinaires et s'étendent à plusieurs domaines : risques sismiques, rayonnements à faible dose, thérapie cellulaire, radiothérapie – à cet égard, je rappelle que l'IRSN est intervenu après un accident de surdosage survenu au centre hospitalier d'Épinal. Sans cette politique de recherche de très haut niveau, l'IRSN ne pourrait pas fournir l'expertise qui est attendue de lui par les pouvoirs publics et qui est au coeur de sa mission en matière de sûreté et de protection. Cette politique de recherche permet aussi à l'IRSN d'être en pointe dans plusieurs domaines à l'échelle européenne, notamment pour les études de sûreté et sur la question des expositions chroniques.
Dans son rapport de juin 2014, la Cour des comptes a pointé du doigt plusieurs faiblesses dans la politique de recherche de l'IRSN. Certaines des recommandations de la Cour ont d'ailleurs été prises en compte au cours du débat sur le projet de loi relatif à la transition énergétique. Je souhaiterais avoir votre éclairage en particulier sur deux points.
La première question porte sur la gouvernance. L'IRSN dispose de plusieurs instances internes chargées de définir et d'évaluer les programmes de recherche. Or la Cour a estimé que cette organisation nuisait à la capacité de l'IRSN à présenter une stratégie de recherche assise sur des priorités claires et précises. Quel regard portez-vous sur cet examen critique de la Cour au moment de prendre – je n'en doute pas – la direction de l'IRSN ?
La seconde question est celle des moyens affectés aux programmes de recherche de l'IRSN. Nous savons que ces moyens sont contraints et ont été fragilisés par un certain nombre de choix, notamment par le dérapage financier du programme Cabri. La dérive des coûts de rénovation de ce réacteur nucléaire de recherche – 350 millions d'euros contre 100 millions prévus initialement – a consommé une part importante des crédits affectés à l'IRSN. Où en est le programme Cabri ? Son coût est-il désormais maîtrisé ? Ne fragilise-t-il pas le potentiel de recherche de l'IRSN ?