Nous réduirons nos coûts de mise aux normes et garantirons une meilleure rentabilité grâce à la remontée des prix. Nous montrerons ainsi qu’il est possible d’ébaucher une Europe de l’énergie.
Enfin, remettons à plat le projet pharaonique d’Hinkley Point ! Les révélations de ce week-end sur le rapport d’audit interne confirment les risques inconsidérés pris par EDF. Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que les syndicats s’opposent unanimement, pour la première fois de leur histoire, à un projet nucléaire. Il n’est pas étonnant que le titre en bourse ne cesse de chuter et que les agences de notation s’apprêtent à dégrader EDF – en tout cas, pour leur part, elles n’ont pas l’air de voir dans ce projet l’affaire du siècle.
La meilleure preuve est, comme on nous l’indique, qu’EDF aurait besoin d’une recapitalisation par l’État pour le réaliser – outre qu’elle confirme le coût très lourd du nucléaire pour le contribuable, cette aide publique supplémentaire risque fort d’être recalée par Bruxelles, soulignons-le au passage. Permettez-moi surtout de m’interroger : si l’on accorde des milliards à EDF, seront-ils mieux utilisés à construire un nucléaire déjà dépassé en Grande-Bretagne ou à investir dans les technologies d’avenir sur nos territoires ?
La mutation est en cours, je le répète. Elle ne nous attendra pas. Pour la première fois, les capacités renouvelables installées en 2015 dans le monde ont dépassé le total des autres énergies. D’après l’IRENA – International Renewable Energy Agency –, les énergies renouvelables pourraient être à l’origine de 24 millions d’emplois d’ici à 2030. D’ores et déjà, en France, elles créent des milliers d’emplois chaque année, quand les entreprises nucléaires accumulent les suppressions d’emplois. Le potentiel est gigantesque ; il nous revient d’organiser les transitions professionnelles qui seront induites par cette mutation.
Pour nos emplois, notre industrie, notre pouvoir d’achat, nos territoires, notre environnement, mais aussi pour notre souveraineté nationale, il est temps, mes chers collègues, de mettre en oeuvre la loi de transition énergétique.