Intervention de Olivier Audibert Troin

Réunion du 23 mars 2016 à 16h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Audibert Troin, rapporteur de la mission d'information sur la présence et l'emploi des forces armées sur le territoire national :

Merci, monsieur le ministre de l'Intérieur, pour votre disponibilité en cette période où nous imaginons que vos heures de sommeil sont comptées.

Les médias, notamment les médias belges, nous donnent des informations parcellaires ; nous devons donc être extrêmement prudents. Se posent néanmoins des questions légitimes, qui concernent particulièrement le renseignement. Il existerait un lien évident entre les attentats commis sur notre territoire national, dans lesquels le terroriste Salah Abdeslam est impliqué, et les frères El Bakraoui, qui ont sévi sur le territoire belge hier matin. Comment donc n'avons-nous pu les repérer au cours des mois passés ? Je sais très bien, monsieur le ministre, que rien n'est simple, mais n'y a-t-il pas eu des failles au niveau des services de renseignement ? Ces deux affaires sont liées et ces terroristes, semble-t-il, ont pu communiquer entre la France et la Belgique !

Quant à l'emploi des forces sur le territoire national, il s'agit de veiller à ce que l'action de nos armées apporte, compte tenu de leur savoir-faire, la plus forte plus-value – cela fait consensus. Il ne s'agit pas de pousser un cocorico mais nous avons l'habitude, au sein de notre commission, de dire que nous avons très vraisemblablement une des meilleures armées du monde : le travail accompli depuis de nombreux mois sur la bande sahélo-saharienne le prouve. Comme Jean-Yves Le Drian la semaine dernière dans l'hémicycle, vous avez évoqué le passage des gardes statiques aux gardes dynamiques – je crois que nous sommes passés de trois quarts de gardes statiques à deux tiers des effectifs employés sur des patrouilles dynamiques. C'est une réelle évolution, que demandaient nos forces armées.

Sur le territoire national, le renseignement est une compétence du ministère de l'Intérieur, mais ne pourrait-on, monsieur le ministre, dans le souci d'une plus grande efficacité, demander pour nos forces armées un peu plus que les simples notes d'ambiance établies quartier par quartier ?

Par ailleurs, mon collègue Christophe Léonard et moi-même avons pu auditionner très librement un certain nombre de nos soldats déployés, gradés ou non. Ce qui ressort de ces rencontres, c'est qu'il y a relativement peu de concertation sur le terrain, entre l'intérieur et la défense. Il a fallu attendre ces jours derniers pour que les moyens de communication puissent être eux-mêmes harmonisés autour du système ACROPOL (Automatisation des communications radioélectriques opérationnelles de la police nationale) notamment. Ce matin, le général Favier citait l'opération Harpie, en Guyane, où nous avons un centre opérationnel conjoint entre gendarmerie et ministère de la Défense. Il semblerait qu'il fonctionne extrêmement bien, depuis des années. Ne pourrions-nous envisager sur le territoire métropolitain le même type d'actions combinées autour d'un centre d'opération conjoint ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion