Intervention de Christophe Léonard

Réunion du 23 mars 2016 à 16h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Léonard, rapporteur de la mission d'information sur la présence et l'emploi des forces armées sur le territoire national :

Merci, monsieur le ministre, de votre présence.

Vous avez annoncé hier ce déploiement supplémentaire de 1 600 hommes, policiers et gendarmes. Ne pourrions-nous donc réfléchir à une augmentation des effectifs de l'antenne de renseignement territorial que nous avons inaugurée conjointement le 24 juillet dernier, monsieur le ministre, à Revin, dans les Ardennes ? Ce territoire frontalier est effectivement d'une grande porosité du point de vue des différents trafics, du banditisme, et de la possible circulation des terroristes. N'oublions pas que le renseignement est sans doute un des éléments majeurs d'une démarche préventive et non pas curative.

De leur côté, les forces de gendarmerie dans ces territoires sont souvent les plus à même de détecter les signaux faibles. Vos préfets les prennent-ils bien en compte ? Veillent-ils à ce qu'ils puissent être traités avec tous les moyens que permet l'état d'urgence ?

Au cours de nos différentes visites, au cours des auditions auxquelles mon collègue Audibert Troin et moi-même avons pu procéder, nous avons senti une insatisfaction des forces sur le terrain en ce qui concerne le partage d'informations entre les militaires et les forces de sécurité intérieures. Quelle évaluation en faites-vous, monsieur le ministre ? On a souvent tendance à répéter que tout va bien, Madame la Marquise… Mais sur le terrain, c'est sans doute plus compliqué.

Vous visez l'objectif de limiter au strict minimum les gardes statiques, et de leur substituer des patrouilles dynamiques. Un grand nombre de nos forces en région parisienne restent cependant mobilisées pour la garde statique de lieux de culte, et il est relativement compliqué d'expliquer aux responsables des différentes communautés que la garde statique n'est pas la plus efficace – ils ne le comprennent pas forcément, les auditions auxquelles nous avons procédé l'ont montré. Comment faites-vous, monsieur le ministre, pour que l'idée fasse son chemin et que nous puissions apporter la protection la plus efficace ?

Enfin, a-t-on envisagé des scénarios dans lesquels nos forces de sécurité intérieure spécialisées pourraient être saturées par des attaques multiples sur le territoire national ? Le cas échéant, pourrait-on mobiliser des forces spéciales de nos armées ? J'ai soulevé la question mercredi 16 mars, lors du débat sur la doctrine d'emploi de nos forces.

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