Nous avons fait paraître, hier matin, une note de veille sur la façon dont les entreprises abordent la double question de l'efficacité énergétique, donc de la consommation d'énergie, et des émissions de gaz à effet de serre. Il y a aujourd'hui, à l'échelle mondiale, des secteurs entiers où plus de la moitié des entreprises ne communiquent aucune donnée. La Caisse des dépôts a rapporté, sur ce point, un travail qu'elle a mené avec des entreprises du SBF 120 (Société des bourses françaises), sous le sceau de la confidentialité. Cela vous donne une idée du contexte dans lequel se rédige le décret lié au IV. Même quand la demande d'informations sur la trajectoire et la façon dont est géré le risque carbone vient d'un investisseur tel que la Caisse des dépôts, la réponse est d'une bien piètre qualité. C'est d'autant plus surprenant lorsqu'il s'agit de secteurs qui devraient être, en théorie, pleinement concernés par ce sujet, notamment dans des domaines liés à l'énergie.
S'agissant du IV, je ne dirai pas que les entreprises n'ont jamais entendu parler du sujet, comme certains investisseurs. Tout l'enjeu est donc de leur faire comprendre que, pour leurs actionnaires ou acheteurs d'obligations, c'est un sujet de valorisation qui est intégré par les directions financières. Il y a un énorme travail à faire en la matière, car, aujourd'hui, les responsables RSE sont rarement en lien avec les responsables des relations investisseurs dans les très grandes entreprises. Il y a des road shows spécifiques à l'investissement socialement responsable pour certaines entreprises, mais ils sont en nombre limité. Il est très difficile, dans les modes d'organisation actuels des relations entre investisseurs et entreprises, de faire émerger ce sujet comme un élément concret et déterminant dans la décision d'investir.