Madame la ministre, votre projet de loi va dans le bon sens : celui du dialogue social, celui des textes que nous examinons depuis quatre ans dans notre commission. Il poursuit un objectif partagé par tous : redonner aux entreprises la capacité de créer de l'emploi. Il prouve que l'on peut conjuguer la nécessaire flexibilité avec la sécurité des salariés, qui est tout aussi nécessaire. Le compte personnel d'activité, tel qu'il a été enrichi ces derniers jours, le montre amplement.
Depuis quarante ans, nul n'a trouvé la solution miracle pour juguler le fléau du chômage. Si beaucoup de croyances circulent, et si ceux qui ont des réponses sont nombreux, l'immobilisme serait la pire des solutions : c'est celle que vous n'avez pas choisie.
L'article 44 est consacré à la médecine du travail, sujet sur lequel le Gouvernement m'avait confié une mission l'année dernière. J'ai constaté ses carences. Elle ne parvient pas à accomplir les tâches que le législateur lui a confiées. Sa situation continue de se dégrader : l'effectif actuel de 5 000 médecins du travail sera divisé par deux d'ici à moins de quinze ans. Sur les 30 millions de visites médicales annuelles obligatoires, seules 9 millions ont vraiment lieu. Il faut agir rapidement pour que la médecine du travail reste ce qu'elle doit être : une bonne médecine au service des salariés et de leur santé.
Il faut aussi agir davantage en matière de prévention – autant éviter que la santé ne se dégrade –, et tout faire pour maintenir dans l'emploi ceux qui le peuvent grâce au médecin du travail, en bannissant les solutions systématiques et en donnant la priorité à ceux qui en ont besoin.
Madame la ministre, je ne doute pas que, après nos travaux, votre texte trouvera une majorité pour l'adopter. Ce projet de loi est absolument nécessaire pour essayer d'en finir avec le véritable cancer que le chômage représente pour notre société.