Intervention de Général Denis Favier

Réunion du 23 mars 2016 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Denis Favier :

Nous l'avons fait mais avons aussi développé nos propres réseaux. Le service de santé des armées est en effet également fortement engagé auprès des armées.

Pour en revenir à l'attentat en lui-même et à la surveillance opérée sur le territoire, nous avons procédé en juin dernier à la création d'un état-major opérationnel car nous nous sommes rendu compte que l'individu qui a commis cet acte avait été signalé par les gendarmes du Doubs, qu'il s'était ensuite rendu dans le Rhône où il s'est installé, alors qu'il travaillait en Isère dans une entreprise classée Seveso. Il faut donc s'assurer de l'effectivité du suivi et c'est le rôle de cet état-major que de renseigner le ministre en permanence.

J'en viens à la prise en compte du risque de radicalisation. Il existe et il ne faut pas le minimiser. À l'heure actuelle, je suis six cas de gendarmes, tous sous-officiers, qui présentent des fragilités. Certains ont quitté la gendarmerie. Pour le recrutement, nous avons mis en place une chaîne de contrôle tant pour les gendarmes adjoints volontaires que pour les sous-officiers afin d'éviter les infiltrations. Force est de constater que le dispositif fonctionne puisque nous avons eu des alertes à deux reprises en 2015. Nous prenons cette question au sérieux.

Le rapport d'évaluation évoqué par M. Moyne-Bressand n'a pas été reconduit cette année en raison du niveau d'engagement de nos forces. Les précédents ont été très bien conduits et nous ne nous interdirons pas d'en élaborer un nouveau. Toutefois, les choses semblent aujourd'hui stabilisées au niveau du ministère de l'Intérieur.

En réponse à M. Audibert Troin, aucun réserviste de la gendarmerie n'est engagé dans l'opération Sentinelle. La gendarmerie nationale y participe dans le cadre du service normal. Sur les 1 600 hommes supplémentaires annoncés par le ministre de l'Intérieur hier, cinq escadrons, soit 350 hommes, seront issus de la gendarmerie. Enfin, les effectifs supplémentaires annoncés par le président de la République sont bien une réalité, et les hommes sont actuellement à l'école. Cela représente 2 317 postes budgétaires, qui seront tous intégrés en 2016 et déployés sur le terrain. J'ai en effet fait le choix de ne pas saupoudrer les unités ni de gonfler les états-majors, ce qui n'a à mes yeux pas grand effet. Plutôt que d'alléger les unités existantes, nous répondrons donc à de nouvelles missions : observation, flux, intervention. Les forces de gendarmerie représenteront donc près de 100 000 hommes, ce qui me paraît suffisant pour un pays comme le nôtre, d'autant plus que nous pouvons compter sur 25 000 réservistes. C'est beaucoup, même si avec 40 000 on serait dans une situation très confortable. Les effectifs sont satisfaisants. Certaines opérations de repositionnement doivent toutefois être menées, car à mon sens trois brigades de six hommes ont moins d'effet qu'une grosse brigade de dix-huit gendarmes. Nous avançons sur cette question avec certaines régions, avec le souci de conserver le même nombre de gendarmes dans chaque département.

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