Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 30 mars 2016 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Je fais partie de ceux qui pensent que cet accord est très décevant. Il comporte quelques avancées mais il ne faut pas se raconter d'histoires : comment parler de victoire lorsque l'addition des contributions nationales aboutit à une hausse de trois degrés et qu'aucune contrainte n'est imposée ? On sait ce qu'il en est des engagements de certains États et de la cupidité de celles et ceux qui tiennent des promesses, notamment dans les États non démocratiques. Je ne crois pas qu'il y ait matière à se réjouir. Je me demande même s'il n'aurait pas été préférable de ne pas signer d'accord du tout pour créer un vrai électrochoc auprès de l'opinion publique (Murmures sur divers bancs). On va dans le mur.

Je note néanmoins quelques avancées : les contributions nationales, Ronan Dantec l'a dit, sont un indicateur intéressant. Il faut faire en sorte que les engagements soient plus précis, plus ambitieux et tenus de façon plus rapide.

Parmi les points positifs, figurent notamment les prises de position des grands groupes industriels, du monde de la finance et de l'assurance, en particulier lors du business and climate summit à l'UNESCO en mars 2015, au cours duquel a été lancé un appel pour un prix du carbone. Mais il ne suffit pas d'appeler à un prix du carbone si on n'imagine pas le mode de régulation qui l'accompagne. Le prix est-il fixé par les États ou un système de régulation mondiale ? Quel système de régulation imaginez-vous ?

J'ai été très frappé par l'essor de la croissance verte. On a commencé à évoquer la croissance verte à partir des années 2009 et 2010. J'ai le sentiment d'un basculement à partir de 2015. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les mouvements financiers internationaux, l'agenda du G20, ou le développement des green bonds. L'Europe va-t-elle y retrouver ses petits ? Il n'y a jamais eu autant d'argent dans le monde, tout le monde voit un intérêt à le placer dans la croissance verte. Mais c'est le modèle anglo-saxon, et non le modèle européen, qui domine. Quel peut-être le poids de la France et de l'Europe dans la finance verte et dans sa régulation ?

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