Intervention de Suzanne Tallard

Réunion du 30 mars 2016 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSuzanne Tallard :

L'accord de Paris, dont je me réjouis, entrera en vigueur en 2020, à condition qu'il soit ratifié par 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Outre sa ratification au cours de l'été 2016, comme le souhaite Mme la ministre de l'écologie, quelles actions notre pays peut-il mener ou promouvoir, sans attendre 2020, pour freiner le plus tôt possible l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre ? Ce volontarisme que j'appelle de mes voeux conforterait le rôle pionnier de la France en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Surtout, l'État amplifierait l'élan de la COP21 en entraînant les collectivités, les entreprises et les particuliers.

Par ailleurs, du 5 au 7 avril prochain, se tiendra à Pau le sommet qui rassemblera les décideurs stratégiques des marchés de gaz et de pétrole en eaux profondes. Sous la houlette de l'entreprise française Total, se réuniront de hauts responsables d'entreprises pétrolières internationales – Shell, Exxon, Repsol, BP – ainsi que les différents opérateurs de l'exploration, du forage et de l'exploitation en eaux profondes du pétrole et du gaz. L'objectif de ce sommet est « de mettre en commun toutes les compétences permettant la réduction des coûts et l'augmentation de l'exploitation du pétrole et du gaz, de développer des champs en eaux profondes et de permettre l'avancement de l'exploration et de la production globale ». Ainsi, moins de quatre mois après l'accord de Paris, les pétroliers, dont Total, entreprise présente au Bourget en décembre dernier, se réunissent pour envisager d'accentuer encore l'exploitation des énergies fossiles, dont les conséquences néfastes sur l'environnement et le climat ne sont plus à démontrer. Ce sommet s'apparente à une provocation, et il se tiendra en France ! Comment celle-ci peut-elle agir pour interdire ou tenter de faire interdire partout, dans le cadre de la COP21, le développement de l'exploitation du pétrole et du gaz en eaux profondes ? De fait, les entreprises ne semblent pas toutes prêtes à participer à la transition énergétique que nous appelons de nos voeux, ni même à la réduction globale des émissions de gaz à effet de serre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion