Je veux rappeler tout d'abord que tous les carbones ne se valent pas : le carbone stocké que l'on déstocke et celui du biogaz ou du bois, qui s'inscrit dans une économie circulaire, ne sont pas identiques. Quelle est la part de la substitution aux matériaux fossiles, matériaux de construction aussi bien qu'énergétiques, que l'on peut accorder dans le cadre de la réussite de l'agenda des solutions à cette conception de la substitution ? N'oublions pas que la photosynthèse est encore, à ce jour, le capteur solaire le plus efficace et qu'elle présente l'avantage de stocker directement ses produits alors que le photovoltaïque pose des problèmes d'intermittence.
Par ailleurs, on parle de sauts technologiques très simples et très importants au niveau local. Pour le chauffage ou la cuisson des aliments, par exemple, la simple adjonction de quelques briques pour améliorer le rendement d'un feu ouvert permet de diminuer de 40 % à 50 % la pression sur la ressource forestière dans des pays où elle est la seule source de combustibles pour l'alimentation. C'est de ce type d'innovations ou de transferts de technologies qui n'intéressent pas forcément les groupes les plus réputés du CAC40 que dépendent également les conditions de travail des femmes, qui sont très souvent chargées de ce type de tâches au sein des familles.
Enfin, quelle est la part d'investissement qui pourrait être consacrée à la reconquête forestière, à son adaptation au changement climatique – car elle est à la fois une arme contre le réchauffement climatique et une victime potentielle de celui-ci – et à l'optimisation de la récolte des bienfaits de la forêt, qui n'a rien à voir avec la déforestation ?