Monsieur le député, s’agissant de la question des réfugiés et des valeurs que porte à cet égard l’Union européenne, vous dites que l’Allemagne se serait retrouvée seule face au défi migratoire. La réalité est un peu différente : c’est exactement le 31 août 2014, soit bien avant que la crise migratoire ne fasse connaître ses pleins et entiers effets, qu’à la demande du Président de la République et du Premier ministre, je me suis rendu dans l’ensemble des capitales de l’Union européenne afin de présenter un agenda français pour les migrations.
Qu’y avait-il dans cet agenda ?
Tout d’abord, la nécessité d’améliorer le contrôle aux frontières extérieures de l’Union européenne, car nous n’aurons pas la possibilité de recevoir dignement ceux qui relèvent du statut de réfugié si nous accueillons tout le monde, notamment ceux qui relèvent de l’immigration économique irrégulière.
Deuxièmement, la mise en place d’un dispositif européen solidaire permettant de répartir les demandeurs d’asile entre les pays de l’Union européennes dès lors que ces règles étaient clairement établies.
Troisièmement, un véritable plan de lutte contre les passeurs.
Enfin, la mise en place d’un dispositif de réinstallation à partir des camps situés en Jordanie et au Liban de manière à ce que ceux qui avaient été entre les mains des passeurs et avaient vécu les épreuves terribles que l’on sait puissent être accueillis rapidement dans les pays de l’Union européenne.
Cet agenda est devenu un agenda franco-allemand, et nous n’avons cessé d’agir ensemble au sein de l’Union européenne pour qu’autour de ces orientations, nos deux pays portent une ambition commune. La France et l’Allemagne ont poursuivi ce dialogue, compte tenu du risque terroriste, en proposant notamment de renforcer les contrôles sécuritaires.
C’est donc ensemble que la France et l’Allemagne agissent pour la solidarité.