Intervention de Eva Sas

Séance en hémicycle du 5 avril 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Mobilisation citoyenne contre le projet de loi travail

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEva Sas :

Monsieur le Premier ministre, depuis la présentation de l’avant-projet de loi travail, la mobilisation de la société, de la jeunesse et des organisations syndicales n’a pas faibli. Le 9 mars dernier, 500 000 citoyens manifestaient pour manifester leur opposition à votre réforme. Face au chômage, les solutions que vous proposez sont celles de la droite européenne. Mais nulle part en Europe la dérégulation n’a fonctionné.

Vous nous proposez la précarité pour résoudre le chômage, mais nous savons qu’avec cette réforme, nous aurons et la précarité, et le chômage.

Le 31 mars, malgré les faibles concessions sur le projet de loi, nous étions à nouveau dans la rue, sous la pluie, parmi plus d’un million de Françaises et de Français, soit deux fois plus que lors de la première journée de mobilisation.

Et depuis le 31 mars, des milliers de citoyens anonymes se réunissent à Paris et dans les grandes villes de France, autour du mouvement Nuit debout.

Ce mouvement s’est formé dans la contestation de la réforme du droit du travail, après un appel de plusieurs collectifs citoyens, rejoints par d’autres mouvements comme la Fédération nationale d’agriculture biologique. Nuit debout, c’est la contestation de la précarité qu’organise le projet de loi travail, mais, bien au-delà de cela, c’est l’aspiration à une nouvelle forme de démocratie et de société.

La ministre du travail disait récemment rester attentive à toutes les interpellations, y compris celles qui s’expriment Place de la République. Mais les mots ont un sens, monsieur le Premier ministre. Il ne suffit pas de le dire, il faut le faire. Et je nous appelle tous ici, parlementaires, à entendre ceux qui se mobilisent Place de la République et ailleurs.

Alors, monsieur le Premier ministre, continuerez-vous à rester sourd aux aspirations de ceux qui ont défilé tout le mois de mars, et de ceux qui, debout, chaque nuit, demandent le retrait du projet de loi travail, et aspirent à une rénovation de la vie sociale et démocratique ?

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