Intervention de Georges Fenech

Séance en hémicycle du 5 avril 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre la radicalisation en prison

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorges Fenech :

Ma question s’adresse au Premier ministre, et j’y associe mon collègue Alain Marsaud.

Monsieur le Premier ministre, vous avez récemment dénoncé – et encore, à juste titre, à l’instant – l’influence néfaste, dans notre pays, d’un courant salafiste radical.

Ce courant est, certes, minoritaire, mais il rencontre un écho important et inquiétant auprès des jeunes ce qui, dans un contexte élevé de menace terroriste, ne peut pas nous laisser indifférents.

À cet égard, vous n’ignorez pas que la prison reste un lieu privilégié de cette radicalisation. Or nous apprenons avec stupéfaction – cela m’a encore été confirmé, pas plus tard qu’hier, par notre collègue Olivier Falorni – qu’il existe, au sein du centre pénitentiaire de Saint-Martin-de-Ré, une mosquée salafiste clandestine, abritée dans un baraquement dénommé en trompe-l’oeil « casino », et comportant, sur son fronton, une inscription en langue arabe.

Monsieur le Premier ministre, comment peut-on tolérer que des discours salafistes s’organisent avec, si j’ose dire, la bénédiction de l’administration pénitentiaire ? Cette invraisemblable démission de l’État avait déjà été signalée, en octobre 2015, par le même Olivier Falorni à l’ancienne garde des sceaux, Christiane Taubira, qui avait promis d’y mettre un terme.

Or, après vérification faite ce matin, cette mosquée salafiste clandestine officie toujours auprès des détenus du centre pénitentiaire de Saint-Martin-de-Ré. À moins, monsieur le Premier ministre, que vous ayez anticipé ma question, ce dont je me réjouirais.

Serait-ce un problème budgétaire de la justice, exsangue si l’on en croit les cris d’orfraie poussés par le garde des sceaux, M. Urvoas, dans la presse de ce week-end, qui empêche de détruire cette mosquée ?

Ma question est simple, monsieur le Premier ministre : allez-vous faire cesser sans délai cette insupportable complicité passive du système pénitentiaire, lequel, de surcroît, vient de supprimer, de manière étrange, l’état-major de sécurité ?

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