Intervention de Georges Pau-Langevin

Réunion du 29 mars 2016 à 17h45
Délégation aux outre-mer

Georges Pau-Langevin, ministre des outre-mer :

Effectivement, la formation est un enjeu très important dans les outre-mer. C'est un domaine dans lequel on peut obtenir des moyens supplémentaires, notamment grâce aux fonds européens, qu'il faut arriver à mobiliser correctement ; aujourd'hui, par exemple à la Réunion, je crois que c'est le cas. Et comme vous le savez, les régions vont devenir autorités de gestion des fonds européens. Elles auront donc en main des leviers pour gérer cette formation, non seulement la formation initiale, mais aussi celle de ceux qui sont déjà en emploi.

On faisait déjà un certain nombre de choses. Mais comme vous le disiez, très souvent, pour avoir accès à une formation, il faut quitter l'île, au moins le temps de la formation. C'est un peu le travail que l'on fait avec LADOM.

Vous avez parlé de la mission locale. Je pars en Guyane demain. Nous aurons l'occasion de reparler de tout cela avec les élus. Mais le Gouvernement a décidé de faire un effort supplémentaire sur la formation des chômeurs. Une enveloppe de 2 milliards est destinée à abonder l'effort déjà fait par les régions en ce domaine. La question, aujourd'hui, est de savoir comment les régions d'outre-mer vont réagir face à cette nouvelle manne financière. En effet, il ne faudrait pas qu'elle se substitue à l'effort qu'elles font. Il faut que qu'elle vienne le compléter.

J'ai tendance à penser qu'il serait bien qu'une partie de cette enveloppe soit directement utilisable par des opérateurs comme LADOM ou le SMA qui sont, on le sait, assez efficaces pour pouvoir agir rapidement. La secrétaire d'Etat chargée de la formation professionnelle a demandé que les régions lui renvoient leur projet ces jours-ci. Or nous savons que certains exécutifs régionaux viennent de prendre leurs fonctions, parfois avec des équipes nouvelles. Je crains donc que les propositions n'arrivent pas assez vite, et que l'on perde une partie des fonds. C'est la raison pour laquelle, s'il n'y avait pas suffisamment de réponses dès les premiers jours d'avril, nous reviendrions à la charge pour obtenir un budget propre permettant à LADOM et au SMA de renforcer leur action.

Je terminerai sur le CPA. Nous savons tous que, malheureusement, l'effort de formation est souvent capté par des gens qui en ont le moins besoin, par exemple des cadres qui recherchent un perfectionnement. En revanche, ceux qui ont eu des difficultés scolaires n'ont pas envie de retourner se former. Il faut donc que la formation soit faite de telle façon que celui qui a quitté l'école assez tôt puisse ne pas se sentir mal à l'aise quand il la suit.

C'est un peu le but des mesures qui figurent dans la loi de l'année dernière sur la formation professionnelle, et dans la loi de cette année qui, à travers le CPA, vise notamment à permettre à chacun d'améliorer sa qualification tout au long de sa vie. Maintenant, il faudra se battre pour que, dans la réalité, ce projet bénéficie effectivement à ceux qui en ont le plus besoin. Faire en sorte que chacun conserve, à travers ses emplois ou ses périodes d'inactivité, le droit de se former et de se qualifier est un projet qui me semble tout à fait important. J'espère qu'on arrivera à le mettre en application.

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