Je suis tout d'abord obligée de vous demander si le point de vue émis par Michel Aubier, médecin conseil de Total, lors de son audition au Sénat, sur les effets sanitaires du diesel engage de quelque façon que ce soit le groupe Total.
Quelles seront les conséquences pour le raffinage en France du déséquilibre actuel entre la fiscalité du diesel et celle de l'essence, qu'il s'agisse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) ou de la récupération de TVA sur les véhicules d'entreprise ? Pourquoi, alors que l'écart de TICPE est de 12 à 13 centimes, la différence de prix à la pompe entre un litre de gazole et un litre d'essence sans plomb 95 est-elle de 20 centimes ? Y a-t-il, comme on nous l'a dit, un excédent de gazole sur le marché européen induisant une tendance à la baisse du prix de ce carburant, au-delà de la baisse du prix du baril ? En cas de convergence fiscale de l'essence et du gazole, y aura-t-il toujours potentiellement un écart de prix à la pompe entre ces deux carburants du fait de phénomènes de marché ?
Pourriez-vous nous éclairer sur la qualité de vos carburants ? Quelle est, par exemple, la différence entre les diesel Premium et Excellium proposés chez Total ?
Vous nous avez indiqué que vous comptiez rendre disponibles rapidement des bidons d'urée de cinq litres permettant de faire le plein de dix-sept litres du réservoir des véhicules et que les nouveaux modes d'homologation des véhicules neufs allaient nécessiter, à partir de 2017, de faire le plein tous les 6 000 kilomètres et non plus tous les 20 000 kilomètres comme aujourd'hui. Compte tenu de la diminution du nombre de véhicules diesel neufs en circulation, l'équipement en urée d'une station sur sept constitue-t-il un choix d'investissement ou une prévision ?
Le biodiesel, ou diester, a-t-il un avenir, compte tenu de ce qu'affirme la Cour des comptes quant à son coût financier ?
D'après l'UFIP, ce n'est pas demain matin que nous utiliserons les biocarburants de deuxième génération, pour des raisons de modèle économique ! Enfin, ayant évoqué le projet de reconversion de la raffinerie de La Mède en plus grande bio-raffinerie de France, vous avez cité le chiffre de 40 % d'huiles usagées. Cela étant, le bénéfice environnemental de la substitution d'une énergie produite à partir d'huile de palme importée aux énergies fossiles paraît particulièrement discutable et inquiète la filière du colza.
Le fait que les entreprises pétrolières italiennes aient également investi de longue date dans le gaz a, semble-t-il, incité l'Italie, avec un temps d'avance sur la France, à développer des infrastructures gazières en faveur de la mobilité des véhicules particuliers. Il ressort clairement de toutes nos auditions une perspective favorable au gaz s'agissant du transport de marchandises par les poids lourds ainsi que les véhicules utilitaires et de livraison. Comment doit-on envisager les infrastructures de distribution de gaz ?
Enfin, les constructeurs automobiles en France paraissent réticents à l'égard de l'hydrogène ou, du moins, affirmer qu'on n'y recourra pas avant 2030 alors que des pays comme le Japon développent aujourd'hui des programmes d'investissement en la matière. Ces constructeurs devraient-ils, selon vous, s'y intéresser davantage ?