Intervention de Philippe Montantème

Réunion du 30 mars 2016 à 16h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Philippe Montantème, directeur stratégie de la branche marketing et services :

Les voitures seront équipées d'un système d'alarme permettant aux conducteurs d'être prévenus longtemps à l'avance qu'ils doivent faire le plein d'AdBlue.

L'équilibre économique des biocarburants ne relevant pas de mon domaine de compétence, je préfère éviter d'intervenir sur ce point.

S'agissant du modèle de deuxième génération, c'est la fabrication d'éthanol cellulosique qui est la plus avancée. Cela notamment dans une première usine dont vous avez dû entendre parler en Italie et qui semble avoir des difficultés à démarrer et à fonctionner. Les sites américains ont eux aussi des difficultés de traitement initial de la biomasse. L'éthanol est néanmoins un enjeu d'avenir sur lequel il faut travailler. C'est pourquoi nous sommes dans les groupements Futurol et BioTfueL. Les investissements sont très importants, de plusieurs centaines de millions d'euros sur chaque site et c'est pour nous un enjeu majeur représentant l'avenir des biocarburants. Mais ce modèle n'aura pas d'impact direct avant cinq à dix ans.

Nous conférons effectivement une part importante du profil de traitement de l'usine de La Mède à des produits de deuxième génération – que ce soit des huiles de friture ou encore des coproduits ou des sous-produits de la transformation d'huiles végétales impropres à la consommation humaine. De toute façon, la réglementation impose aujourd'hui 30 % de gains d'émissions de CO2 sur toutes les matières utilisées pour faire des biocarburants, dans un cycle de vie complet – ce pourcentage devant aller jusqu'à 50 ou 60 % demain. Nous respecterons bien évidemment cette règle. Nous avons effectivement affirmé que nous pourrions traiter de l'huile de palme. Notre usine est suffisamment flexible pour traiter toute huile végétale – que ce soit du colza produit en France ou de l'huile de palme – sans la moindre contrainte technique. Ensuite, c'est bien sûr une question économique.

L'utilisation du gaz est effectivement moins à l'ordre du jour pour les véhicules particuliers que pour les poids lourds. Si l'Italie, comme d'autres pays, ont pris de l'avance en ce domaine, c'est notamment parce qu'elle avait des gisements de gaz locaux faciles à exploiter comme on le faisait d'ailleurs dans le Sud-Ouest de la France avec le gaz de Lacq ou encore aux Pays-Bas. Il y a donc une poche de consommation italienne liée à cette donnée historique. Certains constructeurs, comme Volkswagen, développent aujourd'hui des véhicules au gaz. Nous ne pensons pas que cette énergie ait un gros potentiel de développement car elle pose des problèmes d'autonomie. Mais de toute façon, il s'agit systématiquement de véhicules à bicarburation. Nous allons donc concentrer nos efforts sur des stations destinées aux poids lourds.

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