Intervention de Yann Capet

Réunion du 16 mars 2016 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYann Capet :

Monsieur l'ambassadeur, étant député du Calaisis, je concentrerai mon propos sur la question migratoire – sachant que celle-ci n'est pas sans intérêt dans le débat actuel sur le référendum, comme l'a montré la manière dont le Premier ministre britannique y a fait référence aux accords bilatéraux du Touquet.

Aujourd'hui, Calais sert souvent à résumer la crise migratoire. Ce n'est toutefois pas seulement l'image de Calais qui est en jeu – vous l'avez dit, nous devons travailler ensemble pour retrouver la voie d'un développement économique commun –, mais celle de la France, de l'Europe et du monde. Il sera impossible de gérer cette crise sans solidarité, sans partenariat, sans compromis.

Au-delà des aspects que vous avez présentés, un problème se pose à Calais depuis quinze à vingt ans. Et, de ce point de vue, les relations franco-britanniques ont connu un changement avec l'investissement supplémentaire de 22 millions d'euros dont vous avez parlé, mais aussi avec un élément nouveau dont j'aimerais que vous le développiez : alors que, jusqu'à présent, le Royaume-Uni ne participait qu'à la sécurisation des infrastructures, aujourd'hui une piste semble s'ouvrir en matière humanitaire. Or j'insiste sur l'impérieuse nécessité de créer, face à la seule filière existante, qui est mafieuse, une filière légale d'immigration vers la Grande-Bretagne. Le cas des mineurs isolés, que certains membres de notre commission croiseront demain dans le camp de la Lande, représente une urgence absolue. Quarante dossiers sont prêts et la volonté d'avancer est là. De même, s'agissant de l'accueil des 20 000 Syriens, il y a à Calais de nombreuses familles syriennes.

La création d'une filière légale est la seule issue possible à cette crise qui s'installe. La France est tout à fait disposée à y contribuer, avec ses 112 centres d'accueil et d'orientation, cofinancés par la Grande-Bretagne depuis le sommet d'Amiens. Mais cela suppose aussi que la border force soit beaucoup plus présente dans le Calaisis, afin de fluidifier le trafic en vue d'éviter certains incidents, mais aussi de transmettre aux migrants sur place notre message : Calais n'est pas une zone d'attente pour ceux qui veulent se rendre au Royaume-Uni.

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