Quelle que soit l'issue du référendum, comment voyez-vous l'avenir de la coopération entre le Royaume-Uni et la France dans le domaine militaire – ce que l'on appelle l'accord de Saint-Malo ?
Sir Julian King. Merci beaucoup de toutes ces questions auxquelles je vais m'efforcer de répondre. Je commencerai, si vous le voulez bien, par les nombreuses questions qui m'ont été posées sur Calais, avant d'en venir au Brexit – un mot désormais banni à l'ambassade, où l'on parle plutôt de Bremain (Rires). En ce qui concerne les questions européennes, je ne sais pas si nous sommes vraiment gaullistes ; à l'origine au moins, le général de Gaulle n'était pas de cet avis ! J'aborderai enfin la coopération en matière de défense, y compris en Afrique.
Qu'avons-nous fait concrètement à Calais, dans différents domaines ? En ce qui concerne le financement – auquel notre coopération ne se limite pas, mais qui est un élément important sur lequel vous m'avez interrogé à juste titre –, nous avons payé à ce jour 82 millions d'euros de travaux destinés à sécuriser le port et les infrastructures, et cela a eu un impact : vous le constaterez demain lors de votre visite. Le 3 mars, nous avons annoncé, je l'ai dit, une contribution de 22 millions d'euros supplémentaires pour financer des travaux de sécurisation qui nous ont été demandés par le Gouvernement français, mais aussi le départ des réfugiés vers des centres d'accueil, que nous soutenons.
Les règles que nous appliquons en matière migratoire sont les mêmes que nos partenaires européens : nous appliquons la réglementation de Dublin. Nous encourageons les migrants à enregistrer leur demande d'asile auprès des autorités françaises ; s'ils ont une demande de regroupement familial à formuler parce qu'ils ont des relations au Royaume-Uni, nous la traitons. Nous venons de renforcer les dispositifs de traitement de ces dossiers, pour les mineurs notamment, mais pas seulement.
Le Royaume-Uni s'est engagé à faire davantage pour traiter les demandes plus rapidement. Mais il faut d'abord se mettre d'accord sur les listes. A cet égard, le gouvernement britannique a détaché un expert auprès du Ministère de l'Intérieur français pour établir des listes communes. Cette décision a déjà un impact concret depuis la semaine dernière puisque les autorités françaises et britanniques se sont d'ores et déjà mises d'accord sur une liste de 31 cas pour lesquels des liens familiaux potentiels au Royaume-Uni semblent avérés. Rien que la semaine dernière, le Royaume-Uni a donné des réponses positives dans 3 cas.