Les taux négatifs, je le souligne à nouveau, constituent pour nous un phénomène entièrement nouveau – encore plus nouveau qu'une BCE qui achète pour 60 milliards de titres publics et privés chaque mois pour assurer la liquidité des marchés.
Offrir des taux négatifs, cela revient à réprimer l'épargne au point de la taxer ! Voilà encore quelque chose que je n'avais pas vécu jusqu'ici. À mon sens, les taux d'intérêt positifs constituent un repère fondamental pour nos sociétés, et conserver pendant longtemps des taux négatifs serait une erreur majeure. Dire aux gens qui font l'effort de mettre de l'argent de côté en prévision des aléas de la vie, pour leur vieillesse, pour leurs enfants… qu'ils vont y perdre, c'est renverser les lois sociales, un peu comme si nous vivions en apesanteur !