Vous avez évoqué le recrutement d'ouvriers de l'État, notamment pour pourvoir des postes de maintien en condition opérationnelle, et l'on peut s'interroger sur les difficultés que ce statut peut présenter, notamment pour les ateliers industriels de l'aéronautique (les AIA). Ces ateliers possèdent de précieuses compétences : là où les entreprises privées fourniraient plus volontiers des pièces de rechange, nos AIA possèdent toutes les compétences nécessaires pour effectuer des réparations et développer l'ingénierie des technologies additives, qui est d'ailleurs considérée comme particulièrement porteuse et attractive.
Mais les AIA sont des entreprises, qui ont des plans de charges fluctuants. Il faut donc que leurs charges, y compris leurs dépenses de personnel, puissent être gérées avec souplesse, ce que ne permet pas le statut d'ouvrier de l'État. Le recours au contrat à durée indéterminé, peut-être moins attractifs que le statut d'ouvrier de l'État en matière d'assurance vieillesse, ne donnerait-il pas aux AIA une souplesse bienvenue ?
Dans l'agglomération bordelaise, par exemple, un AIA prévoit de recruter une soixantaine de personnes pour faire face à des plans de charge particulièrement élevés, avec notamment les opérations de « retrofit » sur les moteurs de Rafale et de maintenance des moteurs d'A400M. Mais est-on certain de faire vivre dans la durée ces AIA s'ils ne recrutent que des ouvriers de l'État, c'est-à-dire des fonctionnaires ? Avec des charges de personnels trop fixes, c'est l'existence même des AIA qui peut être remise en cause. Les initiatives que j'ai pu prendre afin de permettre des recrutements plus souples, en CDI, ne sont pas arrivées à leur terme.