Au-delà du contenu de ce traité, qui est ce qu'il, ce qui m'interpelle est la question plus générale de la politique européenne de sécurité et de défense commune et la compatibilité de celle-ci avec l'OTAN. Notre situation semble complexe, pour ne pas dire schizophrène. Nous le savons, le besoin de multilatéralité est de plus en plus prégnant. Dans le même temps, nombre de membres de l'Union européenne ne conçoivent leur défense que par l'OTAN et la protection, supposée et parfois réelle, du parapluie américain. Je pense avant tout aux pays européens les plus orientaux, qui sont en première ligne face à ce qu'ils considèrent comme une forme d'agressivité de la part de la Russie. Pour l'Union européenne, la principale difficulté tient à trouver un équilibre dans ce contexte. Il me paraît donc essentiel d'appréhender ce traité plus largement au regard de l'ensemble de la politique et de la stratégie vis-à-vis de l'OTAN ainsi que de la nécessité d'approfondir la politique européenne de défense. Dans un monde toujours plus incertain et multipolaire, l'Europe ne pourra exister que si elle est capable d'assurer elle-même sa défense, sans dépendre de quiconque, et même de nos alliés et amis américains.