Le nombre d'infirmiers en santé au travail a été multiplié par trois ces dernières années. Nous comptons aujourd'hui environ un millier d'infirmiers en santé au travail dans nos services. Cela constitue un effort d'embauche considérable.
Il n'existe pas de spécialité « santé au travail » dans la formation initiale des infirmiers. Nous embauchons des infirmiers diplômés d'État que nous formons à la santé au travail à l'université ou dans des organismes de formation dédiés. Il n'existe pas d'autre obligation que celle que nous avons créée conventionnellement et paritairement, au sein de la branche, qui consiste à suivre 150 heures de formation. Aujourd'hui, 100 % des infirmiers embauchés suivent ou ont suivi un cycle de formation. Ces 150 heures n'épuisent pas le sujet car le contenu de la formation reste un point dont débattent les universitaires, les organismes de formation et les partenaires de la branche.
S'agissant de la position subordonnée de l'infirmier, l'un des rôles de la commission de contrôle consiste à exercer une vigilance particulière en cas de licenciement d'un membre de l'équipe pluridisciplinaire. Cela assure déjà une certaine protection à l'infirmier en santé au travail. Ce dernier exerce par ailleurs sous protocole médical. Connaissant le statut dont bénéficie le médecin sous l'autorité duquel l'infirmier travaille, tout ce qui contrarierait l'activité professionnelle de ce dernier remonterait très rapidement à la commission de contrôle et ferait l'objet de débats dans nos instances de régulation. Il me semble que l'inquiétude dont vous faites l'écho s'exprime a priori. Elle paraît sans fondement au regard de toutes les remontées d'informations dont nous disposons, et très exagérée par rapport à la pratique dans un système qui reste animé et coordonné par des médecins du travail.