Je salue à mon tour, monsieur le directeur général, votre parcours de musicien, d'organiste, de compositeur, de directeur du théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles et, aujourd'hui, de directeur du festival d'Aix-en-Provence ; votre souci de démocratisation de la culture est particulièrement remarquable !
Je souhaiterais vous poser quatre questions. La première a trait aux difficultés budgétaires actuelles et aux soucis que vous rencontrez avec le mécénat. Au regard de votre expérience, après le désengagement en 2014 de votre partenaire institutionnel « historique » – Vivendi – et celui, l'année suivante, d'une grande banque allemande, n'estimez-vous pas qu'il existe aujourd'hui une crise du mécénat culturel en France ?
En second lieu, l'opéra, étant, quoique sublime, un art très coûteux, bien plus coûteux que le théâtre par exemple, ne faudrait-il pas songer à de nouveaux moyens de financement, tel l'adossement à une scène lyrique permanente ? La question risque de se poser très directement, puisque l'un de vos successeurs potentiels est un ancien directeur d'opéra. Je crois savoir que vous estimez que c'est une mauvaise idée, mais la direction du festival n'y sera-t-elle pas contrainte à terme pour des raisons budgétaires ?
Ma troisième question est relative aux partenariats étrangers qui, bien souvent, s'avèrent plus coûteux qu'intéressants financièrement, sauf peut-être lorsqu'il s'agit de coproductions. Vous avez fait part de votre volonté de grande ouverture à l'étranger, mais cela ne risque-t-il pas de coûter plus cher que cela ne rapporterait ?
Enfin, compte tenu de votre grande expérience musicale, quel regard portez-vous aujourd'hui sur la place de la France dans la création musicale ? Je pense notamment au baroque français, qui a connu un succès extraordinaire et a sans doute même permis de renouveler cette discipline ; ne pensez-vous pas qu'on ait atteint aujourd'hui une phase de stabilisation de cet élan, voire de léger essoufflement ?