Intervention de Jean-Patrick Gille

Réunion du 6 avril 2016 à 21h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Patrick Gille :

Alors que l'on s'apprête à enrichir le CPA en accordant des droits supplémentaires aux personnes les moins bien formées, en particulier les jeunes, il n'est pas fait mention, dans l'article 21, de financements supplémentaires. Si l'on ouvre le CPA à 16 millions de retraités, ils vont le mettre à profit pour accéder à des formations de bénévoles alimentées par le compte d'engagement citoyen, mais dont le financement sera pris sur la masse globale de crédits affectés au CPA : autant d'argent qui ne sera plus disponible pour les autres publics.

Loin de moi l'idée de vouloir opposer les générations, mais il me semble que nous ne devons pas perdre de vue que ce texte relatif au travail et à l'emploi est censé nous permettre d'adapter le droit du travail et la vie des travailleurs aux nouveaux modes d'organisation du travail, caractérisés par la multiplication des contrats successifs, donc des transitions professionnelles. C'est ainsi que je vois ce compte : comme un moyen de sécuriser les transitions professionnelles, en permettant de capitaliser du temps et éventuellement des financements durant les périodes d'activité, pour les retrouver et les mettre à profit en se formant au cours des périodes de non-activité. En élargissant d'un coup le CPA à 16 millions de personnes supplémentaires sans prévoir les crédits correspondants, nous détournons cet outil de son objectif initial et allons au-devant de sérieuses difficultés.

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