Intervention de François Loncle

Réunion du 23 mars 2016 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Loncle :

Monsieur Michailov, c'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai lu votre livre Africanistan, ouvrage indispensable riche d'informations extrêmement utiles. J'apporterai toutefois des nuances à votre propos.

Tout d'abord, la comparaison systématique avec l'Afghanistan est abusive : ces deux pays n'appartiennent pas au même continent, n'ont pas la même histoire et n'ont pas les mêmes caractéristiques. Il n'y a pas l'équivalent des Talibans dans l'Afrique sahélienne. Ensuite, vous insistez sur l'emprise de Boko Haram. Or, ces derniers mois, les armées africaines ont remporté des succès militaires considérables, soulignés hier encore par le général Gomart. Enfin, vous affirmez que toute la nouvelle génération bascule dans l'islamisme radical : c'est faux. Il suffit de se rendre dans des pays de l'Afrique de l'Ouest ou de l'Afrique centrale pour voir que ce n'est pas le cas.

Certes, l'Afrique est confrontée à des défis : défi démographique – et Jacques Myard n'est pas le seul à avoir appelé l'attention sur ce point depuis des années –, défi de la gouvernance, défi du développement. Et vous nous donnez des éléments précieux pour nourrir nos travaux futurs et pour convaincre les pouvoirs publics de progresser. Mais l'Afrique a aussi des atouts, que vous ne soulignez pas suffisamment.

Je comprends les motivations de l'éditeur dans le choix du titre et du sous-titre de votre livre : Africanistan, l'Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ? Il est destiné à faire vendre, à l'instar des gros titres en couverture des magazines. Il me semble toutefois que votre ouvrage n'avait pas besoin de cet intitulé provocateur pour rencontrer du succès tant sa qualité est grande.

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