Intervention de Anthony Requin

Réunion du 15 mars 2016 à 17h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Anthony Requin, directeur général de l'Agence France Trésor, AFT :

Merci de nous recevoir. Je commencerai par rappeler le panorama de la dette de l'État. La dette de l'État est incluse dans la dette publique, qui a atteint, d'après les données de l'INSEE, 96,9 % du PIB à la fin du troisième trimestre 2015, pour un montant total de 2 105 milliards d'euros. La dette de l'État s'élève à 1 671,6 milliards d'euros, soit presque 80 % de la dette publique. Pour le reste, les organismes divers d'administration centrale (ODAC) ont une dette de 22 milliards d'euros, les administrations publiques locales (APUL) de 184,6 milliards d'euros, et les administrations de sécurité sociale (ASSO) de 225 milliards d'euros.

Dans d'autres pays, la dette de l'État représente une part moindre de la dette publique. Ainsi, l'État fédéral allemand ne porte qu'environ 50 % de la dette totale.

Seule la dette négociable de l'État est gérée par l'Agence France Trésor.

Elle se répartit de la façon suivante : la dette à moyen terme nominale (obligations assimilables du Trésor, OAT, et bons du Trésor à intérêts annuels, BTAN) en représente 80,6 % ; la dette à court terme (bons du Trésor à taux fixe et à intérêts précomptés, BTF), c'est-à-dire à trois, six ou douze mois en représente 9 % ; enfin, le reste de la dette est indexée sur l'inflation, soit française – 4,4 % – soit européenne – 5,9 %.

Lors d'auditions précédentes, vous vous êtes demandés pourquoi les investisseurs, notamment les investisseurs étrangers, étaient intéressés par l'acquisition de titres de la dette française, malgré ce qui peut apparaître – c'est affaire de jugement – comme une dette publique élevée. Adoptons un instant le point de vue d'un investisseur qui doit placer plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de milliards d'euros : il se trouve confronté à un univers d'investissement où l'on trouve, notamment, les titres d'État des pays de l'OCDE, caractérisés par une certaine valeur de crédit et une certaine liquidité.

Ce graphique montre l'évolution, depuis le début des années 2000, de la dette publique de plusieurs pays en fonction de leur PIB.

Il n'est pas évident que la situation relative de la France se soit détériorée au regard de ces indicateurs de finances publiques par rapport à certains de ses compétiteurs. Si on regarde la situation qui prévalait au début des années 2000, voire juste avant la crise aux États-Unis, au Royaume-Uni ou même en Espagne, on se rend compte que la situation de la France s'est relativement améliorée. Entre 2007 et 2015, la dette de la France a augmenté de 32 points de PIB ; elle a augmenté de 44 points de PIB au Royaume-Uni, de 43 points de PIB aux États-Unis, de 57 points de PIB au Japon. Il faut donc adopter une perspective plus large pour mieux juger de la situation française.

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