Les banques centrales peuvent devoir placer des montants vraiment importants… Il faut surtout souligner qu'à la différence d'un actionnaire, un détenteur de titres obligataires est dépourvu du moindre moyen d'action sur la conduite de la politique de l'émetteur. Un actionnaire vote lors des assemblées générales ; il peut influer sur la vie de l'entreprise. Un détenteur obligataire ne peut que voter avec ses pieds – cesser d'acheter.
Nous sommes très désireux de disposer d'une base d'investisseurs aussi large et aussi diversifiée que possible. C'est une manière de nous protéger contre des chocs idiosyncratiques, des chocs qui affecteraient une catégorie particulière d'émetteurs ou un type particulier de pays. Ainsi, cette année, la chute des prix du pétrole entraîne une diminution des achats en provenance du Moyen-Orient : il est probable que les intérêts que nous payons et les amortissements que nous versons ne sont pas réinvestis en dette française, mais plutôt transférés vers les budgets nationaux. Fort heureusement, nous ne dépendons pas de cette seule catégorie d'investisseurs : si cela avait été le cas, nous aurions été à court d'acheteurs et les taux auraient fortement augmenté.
La diversité, à la fois géographique et catégorielle, est ce qui nous protège le plus efficacement contre ce type de chocs. C'est une chose importante, recherchée – par les autres pays comme par le nôtre : ainsi, l'Allemagne bénéficie d'un niveau semblable de diversification.