Intervention de élisabeth Borne

Réunion du 6 avril 2016 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

élisabeth Borne, présidente-directrice générale de la RATP :

Près d'un an après ma nomination comme présidente-directrice générale de la RATP, je remercie le président Jean-Paul Chanteguet d'avoir accepté ma proposition de venir aujourd'hui vous présenter les nouvelles orientations stratégiques du groupe RATP.

Vous le savez, la RATP dispose d'une solide culture d'entreprise et, dès mon arrivée, j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir des femmes et des hommes très attachés à leur entreprise, fiers de participer à une belle et grande mission de service public. Les salariés de la RATP sont également dotés d'un très grand professionnalisme, que je tiens à saluer devant vous, un professionnalisme reconnu ici en France, mais également dans l'ensemble des pays où je me suis rendue ces derniers mois. Le savoir-faire de la RATP s'exporte bien et participe au rayonnement de la France ; j'y reviendrai.

J'éprouve donc une très grande fierté à diriger cette entreprise attachante et qui se porte bien. Elle se porte bien car, comme nous allons le voir, elle réussit à assurer sa mission de service public au service des Franciliens, dans le cadre du contrat passé avec son autorité organisatrice, le Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF), tout en consolidant son modèle économique avec des résultats robustes, qui lui permettent d'assurer la pérennité et le renouvellement de ses infrastructures et de son matériel roulant.

Mais la RATP doit se préparer à de grands défis, en particulier la mise en concurrence de son réseau de bus à partir du 1er janvier 2025. L'échéance peut paraître lointaine, mais les enjeux de cette ouverture à la concurrence sont tels, sur le plan social comme économique, que c'est bien dès aujourd'hui que la RATP doit s'y préparer. En outre, les lignes nouvellement créées sont dès à présent mises en concurrence. Ce sera le cas, très prochainement, pour les tramways T9 et T10 ainsi que pour les lignes du Grand Paris Express. La RATP doit être prête pour ces grandes échéances, et c'est tout le sens des orientations stratégiques que je vais vous présenter.

Ces orientations s'appuient sur quelques éléments de constat.

Face à l'ouverture à la concurrence que je viens d'évoquer, mais également face à l'évolution des attentes de nos clients, y compris dans leurs usages numériques, et face au développement de nouvelles formes de mobilité, il est indispensable de mettre encore davantage le voyageur au centre de nos préoccupations.

Dans ce nouvel environnement, la RATP doit développer davantage une culture d'amélioration continue, à la recherche de modèles d'excellence, pour sans cesse remettre en question ses méthodes, au bénéfice de la qualité et de la performance du service offert.

Face à ces enjeux, l'innovation est un levier fondamental, dans les systèmes de transport bien sûr, mais aussi dans les services et les différentes applications numériques.

Enfin, la RATP a un rôle indéniable à jouer dans le rayonnement de la France à travers le monde, non seulement en répondant à une demande toujours plus forte en transports publics dans l'ensemble des métropoles mondiales, mais aussi en contribuant à l'organisation de grands événements internationaux en région parisienne, comme nous l'avons fait en décembre dernier pour la COP21 et comme nous sommes en train de le faire en soutenant la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024 ou à l'Exposition universelle de 2025.

Pour répondre à l'ensemble de ces enjeux, j'ai défini trois priorités majeures pour l'avenir du groupe. En premier lieu, la RATP doit viser l'excellence au service des voyageurs, en s'appuyant sur les compétences des femmes et des hommes du groupe. En second lieu, il est indispensable de promouvoir l'innovation dans tous les domaines de la RATP. Enfin, il est primordial que le groupe RATP s'affirme comme un acteur essentiel de la ville durable.

Ces trois priorités doivent être constamment enrichies par une démarche volontariste d'écoute. C'est la méthode que j'ai décidé d'appliquer. Écoute de nos voyageurs, dans un objectif d'amélioration continue de notre qualité de service ; nous devrions, par exemple, lancer très prochainement une enquête auprès de nos voyageurs sur les commerces et services qu'ils souhaitent trouver dans nos espaces. Écoute de nos autorités organisatrices, des élus locaux, pour être capables de répondre constamment à leurs aspirations et de nous différencier de la concurrence. Écoute, enfin et surtout, de nos salariés, sans qui la RATP ne pourra relever les grands défis qui l'attendent.

D'un point de vue opérationnel, nos trois priorités se déclinent en dix chantiers.

Quatre de ces chantiers concernent notre politique d'excellence.

Le premier est intitulé « S'affirmer comme un groupe aux meilleurs standards mondiaux ». Il s'agit notamment de capitaliser sur la diversité des expériences et des savoir-faire pour que notre développement à l'international, qui s'appuie sur l'expertise de l'établissement public industriel et commercial (EPIC), soit source d'inspiration et d'innovation pour nos voyageurs franciliens.

Le deuxième est intitulé « Conforter la culture de sécurité et de sûreté du groupe ». La sécurité ferroviaire est l'un de nos grands domaines d'excellence, et il est indispensable de maintenir notre vigilance. Je reviendrai sur la sûreté des personnes en abordant les sujets d'actualité, si vous le voulez bien.

Le troisième chantier est intitulé « Développer la performance de l'ingénierie au service des clients internes et externes ». Notre programme d'investissements avec le STIF s'élevant à 8,5 milliards d'euros sur les cinq prochaines années, il est indispensable que nous soyons en mesure de délivrer nos projets dans les délais et les coûts impartis.

Le quatrième s'intitule « la mobilisation générale de l'entreprise sur le RER ». Nous devons clairement augmenter le niveau de satisfaction sur les lignes A et B du RER et, avec le soutien du STIF, nous allons investir plus d'un milliard d'euros d'ici à 2020 pour y parvenir.

Quatre autres chantiers ont trait à l'innovation.

Le premier est « Développer notre capacité à innover plus et plus vite ». Il s'agit de mener une politique offensive de recherche et d'innovation pour rester à la pointe de notre secteur. À cet égard, j'ai notamment décidé la création d'une direction de la stratégie, de l'innovation et du développement, en charge de ce sujet pour l'ensemble du groupe RATP.

Le deuxième s'intitule « Continuer à être à la pointe de l'innovation sociale, en maintenant l'humain au coeur du développement du groupe ». Je suis profondément convaincue que les femmes et les hommes de la RATP sont la première richesse du groupe et que nous devons tout faire pour préserver la culture et les valeurs de notre entreprise. C'est la feuille de route que j'ai fixée au nouveau directeur des ressources humaines (DRH) qui vient de nous rejoindre.

Le troisième chantier a pour thème « Faire du mode métro un levier de développement du groupe, en France et à l'international ». Le réseau parisien est la vitrine de la RATP et nous devons d'abord être à la hauteur des grands rendez-vous qui nous attendent sur notre réseau historique – prolongement des lignes 4, 11, 12 et 14, automatisation de la ligne 4 – pour répondre avec succès aux appels d'offres internationaux.

Enfin, le quatrième chantier dans le domaine de l'innovation est « Offrir de nouveaux services personnalisés et digitaux à nos voyageurs ». La RATP doit en effet être en mesure de proposer une offre de mobilité connectée globale et durable pour répondre aux attentes de ses voyageurs.

Les deux derniers chantiers sont consacrés à la ville durable.

Le premier a pour titre « Renforcer la contribution économique, sociale et environnementale de la RATP aux enjeux de la ville durable ». Nous disposons d'un savoir-faire unique d'opérateur de réseau intégré à l'échelle d'une métropole mondiale, y compris en termes de valorisation immobilière de nos parcelles industrielles ou encore dans le domaine de l'éco-conception.

Le second est emblématique pour préparer l'avenir du groupe : « Moderniser le réseau de surface pour nous préparer à la concurrence ». Il s'agit notamment de réussir la transition énergétique de notre parc de bus grâce à notre grand plan « Bus 2025 », qui prévoit le remplacement des 4 500 bus par des véhicules électriques ou au biogaz, mais aussi de préparer l'ouverture à la concurrence de notre réseau, fin 2024, tout en renforçant les positions de la RATP au-delà de son périmètre historique.

Tous ces chantiers, qui seront également alimentés par une large démarche participative à laquelle chaque salarié sera appelé à contribuer, traduisent la volonté du groupe RATP de mener une politique active d'innovation et d'amélioration continues, centrée sur l'écoute des besoins de nos voyageurs et d'incarner ainsi la mobilité durable et la ville intelligente en France comme à l'international.

Après vous avoir présenté les grandes lignes de ces nouvelles orientations, je souhaiterais maintenant prendre quelques minutes pour aborder avec vous deux sujets d'actualité pour la RATP : le contexte sécuritaire d'une part, nos résultats en 2015 et les perspectives pour 2016 dans le cadre de notre nouveau contrat avec le STIF pour la période 2016-2020 d'autre part.

En premier lieu, je voudrais souligner que, face aux attaques terroristes qui ont frappé notre pays l'année dernière, que ce soit en janvier ou en novembre, les agents de la RATP ont contribué avec sang-froid et professionnalisme à la mobilisation de l'ensemble des services publics, et je tiens à leur rendre hommage. Au plus fort de la crise, nous avons toujours assuré la continuité du service public et avons mis nos ressources à la disposition des forces de sécurité.

Dans le contexte actuel, nous avons sensiblement augmenté le nombre de patrouilles de notre service de sécurité interne, le groupe de protection et de sécurité des réseaux (GPSR) et nos agents sur le terrain font preuve de la plus grande vigilance. Les 1 000 agents du GPSR et les 5 500 agents de station, appuyés par plus de 37 000 caméras de vidéoprotection, font partie intégrante du dispositif sécuritaire francilien. La loi du 22 mars 2016 sur la sécurité dans les transports collectifs comporte de nombreuses dispositions que nous appelions de nos voeux et je remercie l'ensemble des parlementaires, en particulier Gilles Savary, qui ont oeuvré à l'adoption de ce texte. Nous attendons avec impatience les décrets d'application pour renforcer la sécurité dans nos réseaux, et également lutter plus efficacement contre la fraude. La possibilité de demander des enquêtes administratives pour les personnes occupant des emplois sensibles chez les opérateurs de transport, notamment à la RATP, est une avancée que nous avions également souhaitée. Les ministres ont pu nous rassurer sur les délais de publication des décrets lors du comité national de sécurité dans les transports en commun qui s'est tenu hier en présence de Mme Valérie Pécresse, présidente du conseil régional.

Le deuxième sujet d'actualité que je souhaite aborder concerne la présentation, il y a quelques jours, des résultats du groupe RATP pour l'année 2015. Ce sont de bons résultats, qui confortent l'équilibre et la dynamique du groupe RATP, avec un chiffre d'affaires de près de 5,6 milliards d'euros, en progression de 5,7 % par rapport à 2014, notamment grâce à la contribution des filiales, qui atteint désormais plus de 20 % du chiffre d'affaires du groupe. Ces résultats sont surtout marqués par un niveau d'investissement record en Ile-de-France : plus de 1,8 milliard d'euros investis en 2015 au bénéfice direct des voyageurs. Ce niveau très élevé d'investissement va se poursuivre dans les années qui viennent, avec, comme je l'ai dit, 8,5 milliards d'euros prévus dans le cadre du nouveau contrat avec le STIF, dont 4,2 milliards sur nos fonds propres.

Je tenais à le préciser, car c'est la grande spécificité de la RATP par rapport au reste du secteur. Contrairement aux délégataires de services publics classiques, la RATP est propriétaire et gestionnaire de l'infrastructure et participe largement au renouvellement des actifs de l'opérateur de transport en Ile-de-France. Cela nous impose de dégager un résultat significatif pour disposer d'une capacité d'autofinancement suffisante afin de financer nos investissements, les seuls amortissements ne permettant pas d'assurer la pérennité de nos actifs, dont la valeur dépasse aujourd'hui 9 milliards d'euros en Ile-de-France. Je voudrais insister sur le caractère vertueux de ce modèle : contrairement, par exemple, à SNCF Réseau, la RATP n'est pas tributaire de subventions annuelles d'investissement, mais dispose d'une visibilité pluriannuelle qui lui a permis, et doit continuer à lui permettre, d'assurer la pérennité d'un réseau de plus en plus sollicité.

La hausse du résultat net de la RATP ces dernières années était donc programmée dans le cadre du contrat avec le STIF pour soutenir l'ambitieuse politique d'investissements menée en Ile-de-France, sans accroissement de la dette. Cette progression des résultats traduit également les efforts des salariés et l'amélioration de la performance économique de l'entreprise, dont on peut rappeler qu'elle assure une offre de transport qui s'est accrue de 20 % en dix ans, avec des effectifs presque constants.

Pour en revenir aux résultats, compte tenu de certains éléments comptables et de la baisse des frais financiers, le résultat net 2015 s'affiche à 437 millions d'euros. Hors éléments exceptionnels et conjoncturels, il est ramené à 302 millions d'euros, soit une quasi-stabilité par rapport à 2014, en raison du faible niveau d'inflation – et donc de la quasi stabilité de la rémunération versée par le STIF –, de la faible progression du trafic, marqué notamment par les attentats, et des dépenses engagées pour améliorer la qualité du service offert.

Pour 2016, le nouveau contrat STIF 2016-2020, bâti sur le même modèle que le précédent, devrait conduire à un résultat net de l'ordre de 200 millions d'euros, du fait notamment d'un débasage d'environ 100 millions d'euros de la rémunération annuelle versée à la RATP. Nous assurerons en outre, dans cette enveloppe, pour environ 45 millions d'euros par an de services nouveaux et d'offres supplémentaires. Ce contrat plus exigeant se traduit donc par un effort de la RATP de 145 millions d'euros en moyenne annuelle sur la période.

Notre trajectoire pour 2020 est conforme à celle fixée, en accord avec l'État, dans notre plan d'entreprise : un chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros, dont 30% générés par les filiales en 2020 ; un ratio dette sur capitaux propres de 1, contre 3 en 2006, ce qui est indispensable pour continuer à pouvoir emprunter sur les marchés.

L'ensemble de ces bons résultats n'est jamais réalisé, je tiens à le préciser, au détriment de la qualité de service. Au contraire, toutes les équipes de la RATP sont fortement engagées pour faire progresser de manière notable la régularité de nos lignes. La qualité de service est notre priorité.

Sur nos lignes de métro, la situation ne cesse de progresser : notre taux de régularité en heure de pointe dépasse les 96 % sur l'ensemble de nos lignes, à l'exception de la ligne 13 – qui est tout de même à 95 %. On peut rappeler que, en 2012, seules quatre lignes sur 14 dépassaient les 96 %.

Sur le réseau RER, la régularité de la ligne B s'améliore très sensiblement, notamment grâce à notre coopération renforcée avec la SNCF : 90,1 % en 2015, contre 88 % en 2014 et 83 % en 2013. Sur le RER A, la situation est plus difficile, car nous devons y faire face à une hausse sans précédent des colis suspects, qui pénalise très fortement notre régularité, tombée à 85 % en 2015. Il faut savoir que nous avons enregistré une moyenne de 5,2 colis suspects par jour en 2015, contre 2,5 en 2014, avec des périodes à plus de dix colis par jour en novembre et décembre dernier. La seule ligne A concentre environ 30 % des colis suspects de tout le réseau. Nous travaillons donc en étroite collaboration avec les services de la préfecture de police afin de trouver des solutions innovantes pour la gestion de ces colis. Par ailleurs, comme je l'ai indiqué, nous allons investir un milliard d'euros avec le STIF sur le RER ces cinq prochaines années, pour améliorer la qualité de service sur ces deux lignes essentielles au fonctionnement du réseau de transport francilien.

Ces investissements prévus sur le RER A illustrent bien notre ambitieuse politique d'investissements, réalisée dans cadre de notre contrat. En 2015, la RATP, avec le concours du STIF, a investi le montant record de 1,832 milliard d'euros.

Sur les réseaux ferrés, l'année 2015 a notamment été marquée par les travaux simultanés de quatre prolongements de lignes de métro – ligne 4 vers Bagneux, ligne 11 vers Rosny-sous-Bois, ligne 12 vers Mairie d'Aubervilliers et ligne 14 vers Mairie de Saint-Ouen – et par la première phase des travaux de renouvellement des voies et du ballast sur le tronçon central du RER A, chantier inédit et exceptionnel de par son ampleur.

La RATP a poursuivi le déploiement du matériel à deux niveaux sur le RER A, achevé la rénovation de ses 66 rames sur le RER B et acquis 35 nouvelles rames destinées à la ligne 14 du métro.

Sur le réseau de tramways, deux prolongements sont en cours – T3 vers Porte d'Asnières et T6 vers Viroflay – et deux sont en préparation – T1 et T7.

Dans le cadre de son plan « Bus 2025 », la RATP a accéléré la transition énergétique de son parc bus, avec 150 bus hybrides en service fin 2015 et 520 prévus mi-2016, et commencé l'expérimentation sur ses lignes des premiers bus standard 100 % électriques.

En matière de nouveaux services et d'information voyageurs, la RATP a, par exemple, créé l'application « monRERA », permettant aux voyageurs du RER A d'être mieux informés, notamment en cas de situation perturbée. Le déploiement de la 3G et de la 4G se poursuit, les RER A et B et la ligne 1 du métro étant désormais totalement équipés.

En 2016, sera inaugurée la première ligne intégralement équipée de bus standards 100 % électriques, signe de l'accélération du plan « Bus 2025 ». La partie souterraine du tramway T6 sera également inaugurée. Les travaux d'automatisation de la ligne 4 et les travaux du prolongement sud de la ligne 14 débuteront également cette année. L'ensemble des grands projets déjà engagés – rénovation des voies et ballasts du RER A, prolongements de lignes – se poursuivront bien évidemment.

Tous ces travaux visent le même objectif : l'amélioration durable de la qualité de service.

Je voudrais faire un point très rapide sur l'évolution récente du trafic et des recettes. En 2015, le trafic voyageur a connu une hausse modérée – 0,9 % –, l'impact sur le trafic des attentats de janvier et de novembre étant compensé par une augmentation de la fréquentation de nos lignes de tramway, en raison du développement de l'offre.

Si le trafic a augmenté, les recettes directes ont diminué de 4,6 %, soit 106,7 millions de francs de moins qu'en 2014. Ce phénomène s'explique notamment par la mise en place du forfait Navigo à tarif unique au 1er septembre dernier. S'il est encore trop tôt aujourd'hui pour mesurer l'impact précis de la mise en place du tarif unique – nous ferons le bilan cet été avec le STIF –, il est néanmoins clair que les réseaux de transports en commun franciliens sont confrontés à la même problématique que les autres réseaux de transports collectifs français : la part payée par les voyageurs ne cesse de diminuer, alors même que les tensions sur les finances publiques n'ont jamais été aussi fortes.

Un dernier mot enfin concernant l'actualité de nos filiales : vous le savez, via notre filiale RATP Dev, le groupe RATP se développe en France comme à l'étranger, avec un chiffre d'affaires supérieur de 1,143 milliard d'euros en 2015, en hausse de 25 % par rapport à 2014. Ce bon résultat provient d'un développement maîtrisé, alliant croissance en volume et rentabilité.

En France, RATP Dev s'est particulièrement renforcé dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, notamment à travers l'exploitation du réseau multimodal de l'agglomération de Valenciennes avec deux lignes de tramway et 30 lignes de bus.

À l'international, les équipes de RATP Dev remportent de nombreux succès, que ce soit à Riyad, à Manille, en Algérie ou encore au Texas. L'année 2016 a bien débuté, avec la récente mise en service du tramway de Washington et l'adjudication prononcée en notre faveur, dans le cadre de l'appel d'offres pour l'exploitation de l'ensemble des bus urbains et interurbains de la région Toscane, dernière étape avant la signature du contrat. Ce contrat, d'une durée de onze ans, représente près de 3 000 bus, plus de 5 400 employés et plus de 100 millions de kilomètres parcourus par an.

Enfin, Systra, filiale d'ingénierie commune avec la SNCF, fleuron national présent dans plus de 80 pays, a également réalisé une très bonne année 2015 avec un chiffre d'affaires de 623 millions d'euros, en hausse de 18 % par rapport à 2014, et un bénéfice avant intérêts et impôts de 25,5 millions d'euros, en hausse de 18 % également. Fortement engagé en France dans la mise en oeuvre du Grand Paris Express, Systra confirme son ancrage à l'international, notamment au Moyen-Orient et en Asie, et réalise plus de 55 % de son chiffre d'affaires hors de France.

Je tiens à le dire aujourd'hui, devant vous, avec force : ce développement à l'international de nos filiales, dont je me réjouis qu'il soit soutenu par 85 % des salariés de la RATP selon notre dernier baromètre interne, ne se fera jamais au détriment de notre mobilisation au service de l'Ile-de-France.

Tels sont les principaux éléments d'actualité que je me proposais d'aborder. Vous l'aurez compris, la RATP ne manque ni de défis ni de projets. Mais vous pouvez avoir confiance en ses salariés pour affronter l'avenir avec détermination et professionnalisme, dans le respect des valeurs d'une grande entreprise de service public.

Je vous remercie et me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions.

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