Dans le domaine des infrastructures, les résultats de la RATP sont bons, mais la Cour des comptes a constaté que le réseau francilien a été le grand sacrifié de ces dernières années et estimé qu'il continuera à se dégrader jusqu'en 2020. Elle a préconisé d'augmenter notablement les tarifs ainsi que de différer la création de lignes nouvelles, particulièrement dans le cadre du Grand Paris Express. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
Dans le cadre du plan « Bus 2025 », la RATP a choisi d'abandonner les énergies fossiles, ce qui constitue, à une échelle aussi importante, une première, l'expérience de Hambourg étant de moindre envergure. Nous nous interrogeons sur la pertinence de ces choix. Il existe trois stratégies énergétiques pour les bus : la filière diesel gaz norme Euro 6, la filière hybride – dont le gain environnemental est marginal – et la filière batteries électriques ou piles à combustible. Les options les plus pragmatiques sont la première et la troisième. Notre questionnement porte sur le calendrier de remplacement des bus et sur la qualité du service. Dans le domaine de la sécurité, les lieux de maintenance des bus seront-ils adaptés ? Il faut en effet les recharger pendant le remisage. Et que faire en cas d'incendie se déclarant au cours de cette opération ?
Se posent aussi des questions d'ordre technique. La charge maximum autorisée par essieu ne manquera pas d'être dépassée, du fait du poids des batteries. Un bus à la norme euro 6 dispose d'une capacité d'une centaine de voyageurs, que le passage à l'électrique réduira de 30 %. Quel sera le gain si, pour remplacer un bus classique, il faut trois bus électriques ? Quel sera le coût énergétique total de cette opération ? Les technologies sont-elles parfaitement abouties dans ce domaine, notamment en termes de consommation – climatisation en été, chauffage en hiver ?
Enfin, ne risque-t-on pas de mettre en difficulté les constructeurs automobiles nationaux par un virage technologique à une telle échelle ?