Intervention de François-Nicolas Boquet

Réunion du 30 mars 2016 à 18h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

François-Nicolas Boquet, directeur Environnement et énergie de l'AFEP :

L'Association française des entreprises privées regroupe les 120 principaux grands groupes français privés de tous les secteurs d'activité. Pour l'AFEP, la promotion de solutions innovantes est essentielle au développement de notre économie sachant que l'innovation s'entend au sens technique, mais aussi organisationnel et social. Sur ces trois volets, nous avons besoin de bâtir des écosystèmes favorables à l'innovation avec l'ensemble des acteurs : grandes entreprises, PME, collectivités locales, acteurs académiques et sociaux, ONG environnementales. Ce sont les emplois de demain qui se jouent à travers la mise en place de ces processus et le travail sur les interfaces de compétences entre tous ces différents acteurs constitue un véritable enjeu. De ce point de vue, la stimulation des interactions entre acteurs qui a été créée par les PIA s'est avérée très positive.

Récemment, l'AFEP a travaillé sur l'appel à projets « Démonstrateurs industriels pour la ville durable », distinct des PIA et lancé conjointement par le ministère de l'environnement et le ministère du logement qui a pour objectif d'établir une forte composante d'innovation, à la fois technique et organisationnelle, pour des projets urbains. Dans le cadre de cette initiative, le fonctionnement, en mode projet, entre les trois acteurs – les entreprises regroupées en consortiums, les collectivités territoriales commanditaires de solutions nouvelles, les pouvoirs publics jouant un rôle de catalyseur avec une démarche interministérielle – a été une forte valeur ajoutée. Les PIA n'insistent, sans doute, pas assez dur le rôle d'intégrateur des pouvoirs publics, rôle pour lequel il y a encore des marges de progression.

Cette logique de chef de projet va aussi être mise en place dans le cadre de l'innovation sur l'économie circulaire avec les « engagements pour la croissance verte ». Parallèlement à l'engagement des entreprises, nous demandons l'appui des pouvoirs publics, toujours en mode projet, pour soutenir l'innovation, la mettre en oeuvre, puis la déployer jusqu'à sa réalisation commerciale.

Sur les questions de développement durable et particulièrement de changement climatique, nous sommes dans un « momentum » autour des résultats de la COP 21. Sur certaines zones du monde qui n'ont pas encore de contrainte carbone, l'effort a été centré sur le développement d'offres de solutions technologiques et organisationnelles alternatives à une société carbonée. C'est en fonction de la découverte de ces solutions que se mettront en place les contraintes bas carbone. En revanche, au niveau communautaire s'est développée la croyance que la seule introduction d'une contrainte carbone pourrait faire naitre l'offre d'une économie bas carbone. On s'aperçoit aujourd'hui que tel n'est pas le cas. Les deux logiques doivent être développées de manière simultanée et un rééquilibrage aux niveaux français et européen doit être trouvé.

Le rôle de la puissance publique à travers une politique volontariste de stimulation de l'offre est fondamental pour l'émergence de solutions. Pour respecter les objectifs de l'Europe et de la France en matière de changement climatique, il faut éviter que nous nous retrouvions dans l'obligation d'avoir recours à des technologies non inventées en Europe, achetées auprès d'Etats qui n'ont pas de contrainte carbone mais qui ont su développer des solutions.

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