Messieurs, j'ai beaucoup appris en vous écoutant. Je partage votre idée selon laquelle notre priorité doit être la jeunesse. La Réunion ne tiendra pas avec un niveau de chômage aussi élevé chez les jeunes, d'autant qu'il y a parmi ses jeunes chômeurs une part importante de diplômés.
À l'autre bout du spectre, j'ai été dimanche célébrer une centenaire, témoignage vivant des progrès fulgurants fait dans l'île en matière de santé : en 1946, au moment de la départementalisation, l'espérance de vie à La Réunion était de cinquante ans à peine ; aujourd'hui, elle est de soixante-dix-sept ans chez les hommes et de quatre-vingt-trois ans et demi chez les femmes, soit presque aussi élevée qu'en métropole. Il y a eu l'an dernier soixante centenaires à La Réunion, et l'on estime à près de deux mille le nombre de nonagénaires ou plus, chiffre qui devrait être multiplié par six en 2040. Il y a donc eu d'indéniables progrès.
Reste que la logique de rattrapage par rapport à la métropole a pu, par certains aspects, être handicapante et qu'à cet égard la départementalisation a montré ses limites. Notre réflexion doit donc porter sur la construction d'un modèle à dimension régionale, porté par les Réunionnais. Cela ne remet évidemment nullement en cause le fait que nous sommes français. Nul sur l'île ne songerait à le contester, et nous savons ce que nous devons à la France.