Je souhaite intervenir sur la filière aval qui est très importante. En réalité, avec 470 000 salariés, c'est la cinquième branche en France. En fait, au total ce sont 700 000 personnes qui vivent de toute cette filière.
Comme l'a dit mon collègue de la CFE-CGC, la filière automobile est décriée. Pourtant, aucun autre secteur n'a fait autant d'innovations en matière d'écologie, et il n'a pas attendu pour se lancer dans l'économie solidaire. De plus, pour minimiser ses coûts, l'automobile a dû se réinventer : en utilisant les produits issus de la déconstruction pour fabriquer de nouvelles voitures, elle participe à la politique décarbonée. Et elle dépense beaucoup d'argent dans le traitement des huiles.
Quand on parle de mobilité, on pense à toutes les entreprises qui tournent autour du GAFA ou de la finetech. Mais n'oublions pas que c'est l'automobile et toute la filière aval qui ont créé l'autopartage et les modes de déplacement doux.
La filière automobile dépense beaucoup d'énergie pour se faire accepter alors qu'elle est en grande souffrance en matière fiscale. Regardez les bénéfices qu'engendrent les entreprises de la finetech par rapport à l'entreprise automobile traditionnelle que nous connaissons qui est pourtant créatrice d'emplois. Si Blablacar est un très bon concept pour le pays, en réalité elle ne génère pas autant d'emplois qu'un constructeur automobile. Il en est de même des gens qui vendent des voitures sur Internet et qui ont le statut d'autoentrepreneur !
On demande aux entreprises de mener demain une politique décarbonée. Mais encore faudrait-il leur donner les moyens en termes fiscal et humain. À l'instant, M. Don a cité Tesla. Mais cela reste à démontrer que cette entreprise, qui s'inscrit dans un marché de niche, est meilleure qu'une entreprise automobile traditionnelle de masse qui fait vivre des millions de familles. On ne peut pas raser du jour au lendemain une industrie qui a tant fait pour la croissance de la France et qui est porteuse d'une espérance sociale pour tant de gens. Et je ne suis pas sûr que le législateur soit prêt à tout changer. Pour que les voitures connectées fonctionnent correctement demain, encore faudrait-il que le législateur modifie les lois. Le code de la route tel qu'il existe aujourd'hui n'est pas adapté à ces véhicules. Et a-t-on prévu des parades au cas où des hackers paralyseraient l'économie ?
Il faut donc continuer à soutenir l'industrie automobile française, afin qu'elle soit compétitive demain, et cela alors que la Chine est en train de prendre une place de plus en plus importante.