Intervention de Franck Daout

Réunion du 5 avril 2016 à 16h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Franck Daout, délégué syndical central Renault, FGMM-CFDT :

PSA et Renault ont un savoir-faire en matière de motorisation, à tel point que même des constructeurs allemands ou étrangers font tout pour avoir nos moteurs dans certaines de leurs voitures. J'ajoute que, jusqu'à preuve du contraire, Peugeot et Renault n'ont pas triché et n'ont pas l'intention de tricher sur le passage des différentes normes.

Renault et Peugeot possèdent respectivement une et deux usines de moteurs. Cette activité ne nous inquiète pas, à court et moyen terme. Je rappelle qu'à Cléon, en Normandie, 300 millions d'investissements sont prévus d'ici à 2018, ce qui nous rassure.

L'hybridation est dans les cartons chez Renault comme chez Peugeot, et Carlos Tavares l'a confirmé ce matin à la radio. Il en est de même en ce qui concerne la motorisation électrique où Renault est le leader sur le marché. Ce qui nous inquiète, par contre, c'est la posture politique. Par définition, une voiture électrique a besoin d'être rechargée.

Or il y a un décalage entre les discours et la réalité. Si Renault sait, en interne, que 95 % des utilisateurs de voitures électriques sont tellement satisfaits de leur voiture qu'ils ne feraient rien pour en changer, il est conscient aussi que ces utilisateurs rencontrent bien des difficultés pour la recharger. Dès le départ, il y a eu un quiproquo puisque la population que l'on a visée, c'était celle qui était capable d'acheter une voiture électrique comme voiture citadine, alors que les proches banlieues, les néoruraux ont peut-être davantage la capacité d'utiliser la voiture électrique que les citadins. Même si Autolib' est un modèle économique qui fonctionne bien, il est clair que c'est bien hors des villes et non pas dans les villes, qui par ailleurs font le nécessaire pour améliorer leurs transports, qu'il est possible d'étendre ce modèle.

Nous pensons que, pour avoir un constructeur fort et une filière forte, il faut également un dialogue social fort et innovant. Certes, des avancées ont été obtenues avec les accords de compétitivité chez Peugeot et Renault, mais il reste encore de la marge. S'il fallait faire passer un message, c'est bien de faire en sorte que, dans un avenir proche, le dialogue social fasse partie de la performance économique des entreprises.

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