À titre personnel, je ne suis pas persuadé qu'un État actionnaire puisse avoir une impulsion industrielle. Par contre, il doit avoir une impulsion sociale et agir pour modifier et embellir le dialogue social, ce qui permettra un bon climat social. Ce serait une erreur que de faire intervenir l'État actionnaire dans les décisions industrielles. D'ailleurs, on a vu que les usines où l'État était actionnaire étaient les premières à s'externationaliser et à s'implanter ailleurs – on l'a appris bien plus tard !
M. Villaumé nous demande ce que nous pensons quand un patron annonce la baisse des coûts, l'augmentation de la rentabilité et des externalisations. Je lui répondrai que nous pensons la même chose que lorsque le Chef de l'État parle de diminuer le chômage et la pauvreté : ces objectifs sont tout à fait louables. La baisse des coûts et l'augmentation de la rentabilité ne sont pas des gros mots. L'important est de savoir comment on le fait, avec quels accompagnements et ce que l'on propose aux salariés. Si on considère que la rentabilité est un gros mot et qu'il ne faut pas en faire, on risque de rencontrer des problèmes qui seront du ressort de la pauvreté et du chômage.