L'État a son rôle, chez Peugeot comme chez Renault. Il y a quelques années, quand Peugeot a traversé des difficultés, heureusement que l'État était là pour reconstruire un avenir à l'entreprise.
L'État a aussi sa place chez Renault. À cet égard, je ne reviendrai pas sur le chahut qui a eu lieu l'an dernier à la même époque à propos des droits de vote double ! Pour notre part, nous avions pris une position très claire sur cette affaire.
L'État pourrait même aider les organisations syndicales qui siègent maintenant dans les conseils d'administration. Ce serait la moindre des choses que les parts variables des salaires de M. Tavares ou de M. Ghosn répondent à des critères sociaux, voire à la RSE. Cela se fait un peu aujourd'hui, mais de façon timide. Nous aimerions que l'État s'exprime sur ce sujet et qu'il s'associe à nos demandes.
Les accords de compétitivité ont permis de discuter hors des coûts directs. On a abordé les autres coûts, ce qui est positif et a permis un zoom sur la qualité et les compétences des salariés. Mais les deux accords de compétitivité, tant chez Peugeot que chez Renault, vont être rediscutés. On voit les mauvaises habitudes réapparaître, c'est-à-dire que l'on nous compare avec des usines chinoises et espagnoles ! J'ai bien peur que l'on retombe dans les travers que l'on a connus dans les années 2013. On aura une filière forte et des constructeurs forts si et seulement si on a un dialogue social fort et de qualité.