Intervention de Jean-Yves le Gall

Réunion du 6 avril 2016 à 17h00
Commission des affaires européennes

Jean-Yves le Gall, président du Centre national d'études spatiales :

La meilleure façon de traiter le problème des débris est de ne pas en fabriquer. C'est même aujourd'hui la seule façon, car les techniques dont vous parlez sont un peu futuristes. Les débris qui existent ont été créés depuis le début de l'ère spatiale, car on ne prenait pas en compte ce sujet il y a dix ou quinze années. Depuis, deux événements ont eu lieu : une collision entre deux satellites a été organisée par les Chinois afin de démontrer au monde qu'ils savaient le faire, ce qui a donné lieu à des protestations internationales ; et un satellite russe a percuté au-dessus de la Sibérie un satellite de la constellation Iridium, ce qui a créé un nuage de débris.

Ces débris sont en orbite basse, ce qui signifie qu'ils finissent par rentrer dans l'atmosphère et faire des étoiles filantes. Les débris en orbite plus haute, au-delà de 1 000 kilomètres, sont là pour toujours, mais ce sont des orbites auxquelles nous allons assez peu, à l'exception de l'orbite géostationnaire.

La règle est que les lanceurs ne doivent plus laisser de débris en orbite, et la France a été pionnière à ce niveau avec la loi sur les opérations spatiales que le Parlement a voté il y a quelques années. Donc lors de la séparation des étages, s'il y a une sangle, elle sera piégée sur l'étage supérieur, et ensuite on désorbitera l'étage supérieur. Aujourd'hui, avec les lanceurs Soyouz que nous lançons depuis la Guyane, nous savons désorbiter l'étage supérieur. Avec Vega, on sait le faire selon les missions, nous ne savons pas le faire avec Ariane 5, mais nous le ferons avec Ariane 6 pour ne pas salir l'espace.

Quant aux débris qui ont été créés en orbite basse, ils ne sont plus dangereux parce qu'ils finissent par rentrer dans l'atmosphère. Je sais que les films de science-fiction imaginent parfois de grands filets ou d'autres inventions, mais malheureusement, cela n'existe pas.

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