Intervention de Alain Bocquet

Séance en hémicycle du 26 avril 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Filière ferroviaire française

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Bocquet :

Cette question s’adresse à M. Macron, qui n’est pas là.

L’industrie française de matériel ferroviaire est en panne. Lors d’une réunion du comité stratégique de cette filière, le 11 janvier 2013, dans le Valenciennois, un espoir était né. On ne pouvait que se féliciter d’entendre, de la bouche des trois ministres présents, des expressions telles que : « bichonner les PME de l’industrie ferroviaire », « mettre les bouchées doubles sur l’innovation technologique », « défendre le patriotisme économique », « reconquérir les marchés délocalisés », « le TGV du futur », « 5 à 6 milliards d’euros de commandes potentielles ».

Depuis, c’est l’immobilisme, pour une industrie que l’austérité frappe de plein fouet. Le président de la Fédération des industries ferroviaires – la FIF –, Louis Nègre, vient de lancer un cri d’alarme sur « le risque d’une perte de 10 000 à 15 000 emplois » dans ce secteur. Selon lui, « si rien ne se passe, […] le chiffre d’affaires sur le matériel roulant devrait être divisé par trois à l’horizon 2020 ». Quant aux plans de charge d’Alstom, Bombardier et de leurs fournisseurs, ils donnent une visibilité jusqu’à la mi-2017. Après, c’est le vide.

La décision gouvernementale, dénoncée par les syndicats, de ne pas inscrire dans le cadre du contrat porteur existant le renouvellement des trains d’équilibre – 270 commandés sur 1 000 – et d’ouvrir la porte, par la relance d’un appel d’offres, à des concurrents allemands ou espagnols, en dit long sur le renoncement national.

Il est temps aussi de débloquer la politique d’achat des régions en leur en donnant les moyens, de diversifier l’activité en travaillant sur de nouveaux matériaux et sur l’intermodalité.

Troisième industrie ferroviaire mondiale, la France peine à garder son rang, faute d’une stratégie industrielle et d’une impulsion politique à la hauteur des enjeux. Innovation et production doivent en être les maîtres mots.

Quelles mesures urgentes le Gouvernement va-t-il prendre pour arrêter cette mort lente que constitue l’abandon de notre industrie ferroviaire, une industrie d’avenir, pourtant, et un atout pour l’Europe ?

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