Intervention de Ségolène Neuville

Séance en hémicycle du 26 avril 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Groupements hospitaliers de territoire

Ségolène Neuville, secrétaire d’état chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion :

Madame la députée, vous interrogez Marisol Touraine – dont je vous demande de bien vouloir excuser l’absence – sur la réforme des groupements hospitaliers de territoire. Cette réforme, tout à fait majeure pour l’hôpital dans notre pays – en particulier l’hôpital public – est une occasion de renforcer le service public hospitalier sur l’ensemble du territoire, y compris en milieu rural.

L’ambition de cette réforme est de faire en sorte que les GHT apportent une réponse efficace aux inégalités territoriales qui existent en matière de soins, dans l’objectif de maintenir et même de consolider l’égalité d’accès aux soins pour tous.

La pierre angulaire des GHT est le projet médical partagé, qui garantit l’adéquation de l’offre de soins aux besoins de la population et traduira concrètement ce que beaucoup de médecins et de membres de la communauté hospitalière appellent de leurs voeux depuis des années, à savoir la gradation des soins hospitaliers sur le territoire.

Parler de gradation des soins ne signifie évidemment pas la fermeture ou la fusion d’hôpitaux. Il s’agit simplement de dire que tous les Français doivent avoir les mêmes chances de bénéficier d’une prise en charge adaptée à leurs besoins lorsqu’ils poussent la porte d’un hôpital.

Je veux rappeler que cette réforme ne s’inscrit pas dans une logique comptable dont l’objectif serait de faire des économies, même si la contrainte budgétaire est réelle et que nous ne pouvons pas l’ignorer. Les groupements hospitaliers de territoire seront un outil de mutualisation et de réorganisation des ressources permettant de renforcer la qualité des soins et de la prise en charge et d’adapter les moyens des hôpitaux publics aux besoins de la population.

Adapter les moyens aux besoins, ce n’est pas faire des économies. Je rappelle que, dans le secteur de la santé, les dépenses publiques augmentent chaque année. Le plan triennal 2015-2017 prévoit simplement de maîtriser cette progression.

Pour l’hôpital, ce plan repose sur une meilleure organisation structurelle qui permet, par exemple, de mutualiser les achats – il ne s’agit pas de supprimer des lits –, d’accompagner le développement de la prise en charge en ambulatoire, dont la place est désormais prépondérante et qui permet d’éviter des hospitalisations qui, parfois, nuisent en réalité à la santé des patients – car nous savons que garder trop longtemps une personne à l’hôpital peut avoir des conséquences –, et enfin d’améliorer la pertinence des soins en évitant les doublons et les examens qui ne sont pas nécessaires.

Tel est notre choix depuis le début de la législature : investir fortement pour la santé des Français, en particulier dans l’hôpital, tout en préservant les comptes de la Sécurité sociale.

En ce qui concerne les hôpitaux en milieu rural, le Gouvernement a montré sa volonté de maintenir ces hôpitaux à travers des financements complémentaires spécifiques, que vous avez votés il y a plusieurs années dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Les hôpitaux en milieu rural permettent de maintenir l’accès aux soins, en particulier dans les cabinets médicaux, car la fermeture d’un hôpital rural entraîne souvent leur disparition.

Marisol Touraine est donc particulièrement attentive à la lutte contre la désertification médicale. Madame la députée, vous pouvez être parfaitement rassurée quant à la volonté de la ministre de la santé, à travers la réforme des groupements hospitaliers de territoire, de garantir l’accès aux soins dans l’ensemble des territoires.

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