Intervention de Ségolène Neuville

Séance en hémicycle du 26 avril 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Désertification médicale à saumur

Ségolène Neuville, secrétaire d’état chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion :

Monsieur le député, améliorer l’accès aux soins et réduire les inégalités entre les territoires sont des objectifs prioritaires du Gouvernement, comme l’atteste le pacte territoire santé, que Marisol Touraine a lancé fin 2012.

Le pacte repose sur une approche concrète et, trois ans après sa création, les premiers résultats sont au rendez-vous. La ministre a d’ailleurs annoncé fin 2015 le pacte territoire santé 2, confortant les premières avancées de ce programme et intégrant de nouvelles initiatives.

Le pacte territoire santé tire sa force de la diversité des mesures qui interagissent les unes avec les autres. Qu’il s’agisse de la formation des professionnels ou des conditions d’exercice, des mesures variées visent à attirer les jeunes médecins dans des zones manquant de professionnels.

Vous évoquez la situation de Saumur. Je conviens que certaines incitations sont réservées aux territoires identifiés comme en tension ; c’est un choix, mais il faut que les territoires les plus en difficulté bénéficient en premier de toute notre attention.

Cependant, notre démarche n’est pas figée. Je veux vous rassurer sur ce point. La carte de ces territoires sera revue en 2017. Si cela paraît pertinent, la ville de Saumur sera alors susceptible d’être intégrée dans le dispositif.

Au-delà des aides directes à l’installation, que vous avez rappelées, le pacte comporte des dispositions particulièrement importantes pour agir sur l’attractivité d’un territoire et y renforcer durablement l’offre de soins, notamment en innovant pour la formation des futurs professionnels de santé et leur exercice dans les territoires.

Je puis citer quelques exemples.

Nous avons augmenté le nombre de médecins à former dans dix universités situées dans des régions où les densités médicales sont les plus faibles.

Le numerus clausus actuel a été augmenté, puisqu’il s’établit actuellement à un niveau deux fois supérieur à celui du début des années 2000 : 8 000 médecins sont formés chaque année, contre 3 500 à 4 000 dans les années 1990-2000. Mais, plutôt que d’augmenter globalement ce numerus clausus, nous privilégions son augmentation ciblée dans les régions déficitaires.

Les stages dans un cabinet de médecine générale ont également été renforcés. Pour attirer les jeunes vers la médecine libérale, il est essentiel de les former non pas seulement à l’hôpital ou dans un seul cabinet de médecine générale, mais dans les conditions réelles de leur futur exercice. On pourra ainsi leur donner le goût de l’exercice libéral en milieu rural.

Le soutien à l’émergence de projets collectifs de professionnels de santé est également au coeur de notre action. Sur ce point, je le sais, l’agence régionale de santé est en contact étroit avec le maire de Saumur.

Monsieur le député, la réponse aux difficultés d’accès aux soins et au défi de la démographie médicale n’est pas unique. Il existe non une solution miracle mais une diversité de mesures. Mais surtout, c’est la concertation avec les professionnels et les élus des territoires qui permettra d’agir efficacement.

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