Madame la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, j’appelle votre attention sur le problème de la désertification médicale, qui affecte mon département, le Gard, mais également beaucoup de zones rurales et périurbaines françaises.
Pour permettre l’accès aux soins de tous, sur l’ensemble du territoire, le Gouvernement a mis en place dès 2012 le pacte territoire santé. Des incitations à l’installation dans les zones déficitaires ont été mises en place. Nous agissons, c’est un fait.
Nombre d’exemples locaux démontrent pourtant que le chemin à parcourir reste long. La totalité de la circonscription dont je suis l’élu est concernée par cet enjeu. Partout, la situation est inquiétante : à Brouzet-lès-Alès, suite au décès brutal d’une praticienne, une situation de carence s’est installée ; à Mons, à quelques kilomètres de là, le même problème est constaté ; à Salindres, l’ensemble de l’écosystème médical se trouve touché, les pharmacies étant en péril par manque de médecins ; à Goudargues encore, à Barjac, à Brignon, les départs de médecins non remplacés mettent en difficulté les patients les plus fragiles ; dans le canton de Pont-Saint-Esprit, qui compte 25 000 habitants, 70 % des médecins ont plus de cinquante-huit ans.
Ce n’est pas faute d’initiatives pour lutter contre ces phénomènes : des tables rondes d’élus et de professionnels de santé s’organisent, des solutions sont étudiées en lien avec l’ARS, l’Agence régionale de santé. Mais notre volontarisme local ne doit pas cacher les déserts médicaux qui se profilent.
Revenons sur l’exemple de Brouzet-lès-Alès. Nous ne sommes pas ici dans les Cévennes profondes chères à notre collègue William Dumas : pas besoin de 4x4 pour accéder au domicile d’un patient, pas besoin d’être un héros comme François Cluzet dans Médecin de campagne pour exercer la profession. Pourtant, dans ce secteur, qui comprend dix communes et compte près de 15 000 habitants, on ne dénombre que huit médecins et bientôt plus que sept, soit 59 médecins pour 100 000 habitants, à comparer à la moyenne nationale de 131 pour 100 000 habitants.
En réduisant le nombre de médecins par habitants, on divise la qualité de l’accès aux soins, le suivi médical et la réactivité des professionnels de santé, souvent épuisés, et on multiplie les difficultés, la précarité sanitaire, l’absence de suivi médical, en particulier pour ceux qui ne peuvent se déplacer et comptent sur une offre de soins de proximité. En somme, quand la médecine déserte, c’est toute la politique de santé qui vacille.
Madame la secrétaire d’État, comment approfondir notre travail collectif pour garantir un maillage médical réel sur nos territoires ?