Intervention de Bernard Accoyer

Séance en hémicycle du 30 janvier 2013 à 15h00
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Accoyer :

…qui, à l'évidence, traduit une dérive tout à fait préoccupante.

C'est une occasion manquée, disais-je, parce que le Président de la République aurait dû rechercher, pour une de ses promesses de campagne, une solution de compromis, une solution rassemblant le plus de convergence d'avis qui se seraient, nous en sommes certains, retrouvés, tant le regard porté sur les couples homosexuels a évolué en quelques décennies. Le Président de la République n'a pas fait ce choix. Si les Français considèrent qu'il est normal que les couples de même sexe puissent se voir réserver des conditions de vie les protégeant au mieux, ils rejettent dans le même temps l'idée que cette union puisse donner droit à l'adoption, à la filiation et à tout ce que cela comporte, nous le verrons tout à l'heure. Cela, c'est le cadre du mariage. C'est la voie d'une union n'ouvrant pas à l'adoption que refuse encore, à ce moment, le Gouvernement, mais peut-être peut-il encore changer d'avis…

Alors que nos compatriotes sont confrontés à une crise grave, à une désindustrialisation particulièrement préoccupante, à l'heure où ces angoissent les taraudent, le Président de la République se serait grandi en leur épargnant ce débat clivant, clivant au point de mobiliser, le 13 janvier, dans les rues de Paris plus de monde qu'aucune manifestation depuis trente ans ! (Applaudissements sur de très nombreux bancs du groupe UMP.) Le Président de la République a préféré cet affrontement. Cette attitude est incompréhensible, à moins de penser qu'il s'agit d'un leurre pour cacher aux Français les conséquences d'une politique qui ne maîtrise pas la crise et qui laisse la France s'enfoncer dans les difficultés économiques et sociales. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP), à moins encore qu'il ne s'agisse de rassembler sa majorité pour lui faire accepter des mesures dont elle ne veut justement pas.

Mesdames les ministres, pourquoi avoir refusé cette grande concertation, ce vaste débat, au point que l'opposition, comme l'a excellemment demandé, hier, Henri Guaino, exige un référendum ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

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