Monsieur Le Bris, les accidents sont toujours plus nombreux durant les premières années de mise en service d'un avion, rappelez-vous du Mirage III. Le crash du Rafale en mer, il y a deux ans, était dû à un problème ergonomique – mauvaise interprétation par le pilote d'une information qu'il avait, mais qui n'était pas au bon endroit –, mais ce défaut est maintenant corrigé. Et pour ce qui est du Rafale de l'armée de l'air, l'accident est intervenu à la suite d'une désorientation sensorielle du pilote – cela arrive quel que soit le type d'avion. Le Rafale reste donc le meilleur avion du monde et, si j'ai bien compris, le marché en Inde se présente sous de bons auspices.
L'OTAN c'est trois choses : une formidable boîte à outils qui fonctionne ; une structure de commandement militaire –l'affaire libyenne a permis d'identifier certaines difficultés de fonctionnement – ; enfin, une structure politique – et là c'est une foire d'empoigne à vingt-huit ! En tant que boîte à outils, l'OTAN nous intéresse directement et notre retour d'expérience est extrêmement positif. D'abord, si nous n'étions pas revenus dans le commandement intégré, nous n'aurions pu intervenir en Libye car, quelles que soient nos propositions, nous aurions toujours été soupçonnés de vouloir affaiblir et dénigrer l'OTAN. À présent, nous sommes écoutés. Nous avons ainsi une véritable capacité d'influence et des postes à responsabilité dans la structure de commandement militaire. Dans la réorganisation des structures de l'OTAN, nous avons obtenu les postes que nous souhaitions. Celui du général Abrial, par exemple, à Norfolk, est un poste très important qui a pris énormément d'envergure et qui permet de travailler avec l'Union européenne et l'Agence européenne de défense, elle-même dirigée par une Française, Mme Claude-France Arnould. De ce point de vue, le retour est donc très positif.
La dissuasion nucléaire, monsieur Dhuicq, nous protège d'un conflit majeur, une grande invasion en Europe. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas un conflit majeur ailleurs. C'est pourquoi je pense que nous devons envisager des coalitions en se connectant les uns aux autres, car aucun d'entre nous n'aura les gros bataillons nécessaires. C'est une préoccupation.