Mesdames et messieurs les députés qui êtes attachés à la défense de la femme dans la société, comment pouvez-vous ainsi proposer de revenir des décennies en arrière ? C'est le travail patient de la République qui a permis de protéger progressivement le corps de la femme. Victor Hugo lui-même l'avait dénoncé avec la vigueur qu'on lui connaît : « Dans notre législation telle qu'elle est, la femme ne possède pas, elle n'este pas en justice, elle ne vote pas, elle ne compte pas, elle n'est pas. […] C'est là un état violent : il faut qu'il cesse. » Cet état avait cessé. Le travail patient de générations de républicains et de républicaines avait permis qu'il cesse. Depuis Olympe de Gouges jusqu'à Simone Veil, en passant par Hubertine Auclert, la République a progressivement trouvé les protections nécessaires.
Madame la garde des sceaux, vous avez voulu donner hier une leçon d'histoire du droit. Fort bien ! Mais comment avez-vous pu passer sous silence ce que sont aussi les grandes conquêtes législatives qui ont protégé la femme dans une société de la marchandisation ?