S'agissant tout d'abord de la question de M. Candelier sur la République centrafricaine, les choses sont pour moi très claires et très simples : nous serons implacables si l'enquête judiciaire montre que des militaires sont impliqués. Implacables, je tiens à insister sur ce point. Dès le 30 mars, lorsque j'ai été informé des accusations formulées à l'encontre de militaires de la force Sangaris, j'ai saisi le parquet et ordonné une enquête. Si les faits sont avérés, l'honneur de nos armées serait sali. Pour l'heure, le signalement des Nations unies ne donne pas de précision ni sur le nombre de victimes, ni sur leur âge ou le nombre de militaires impliqués. Tant que la justice n'a pas mis en évidence des responsabilités pénales individuelles, ma position consiste à respecter la présomption d'innocence, à laquelle les militaires ont droit comme tout citoyen. C'est cette attitude que j'avais adoptée il y a un peu plus de deux ans lorsqu'il y avait eu une première alerte, et il n'y a d'ailleurs à ce jour aucune mise en examen. Il convient donc de rester ferme sur les principes y compris celui de la présomption d'innocence.
En Libye, nos moyens aériens sont employés pour des opérations de renseignement. C'est tout. Concernant la Syrie, il me semble avoir répondu dans mon propos liminaire : attaques, appui au sol, actions contre des sites d'entraînement ou de logistique, telle est la nature des opérations que nous menons en vue d'éradiquer Daech et, il faut le dire, de prendre Mossoul et Rakka.
En réponse à Mme Gosselin-Fleury, nous avons pour l'heure en moyenne entre 200 et 400 réservistes dans les opérations de protection, l'objectif étant d'atteindre le nombre de 1 000 par jour. Ce chiffre évolue d'ailleurs à la hausse depuis le début de l'année 2016. Nous sommes donc en phase de croissance et les actions du ministère en faveur des réserves sous mon impulsion commencent à produire des résultats. Cette stratégie a d'ailleurs été validée ce matin en conseil de défense. Concernant les risques potentiels, nous nous préparons tous azimuts et c'est pourquoi j'ai évoqué des risques maritimes. La situation de Cherbourg ne m'est d'ailleurs pas inconnue, ce port va se nucléariser de nouveau et fait l'objet de nos attentions à ce titre.
Monsieur Lamour, la mise en oeuvre de la solidarité européenne en application de l'article 42.7 ne concerne pas uniquement le Mali. La Belgique, par exemple, a affecté une frégate à l'escorte du porte-avions lors de son dernier déploiement. N'ayant pas ici l'intégralité des chiffres correspondant à l'engagement de nos partenaires européens, je vous propose de vous transmettre une réponse détaillée par écrit. Mais n'oublions pas que nos partenaires européens sont très engagés dans les missions de formation de l'Union européenne (EUTM). À titre d'exemple, la France représente moins de 10 % des effectifs de l'EUTM-Mali, qui rassemble 500 militaires européens. Et cela fonctionne.