Elle n'a en effet pas d'avions, comme je viens de le dire, mais elle a un service de renseignements qui vaut largement les services occidentaux. Pour le reste, elle loue des canaux satellites, comme nous d'ailleurs, et ce n'est pas ce qui m'inquiète. Elle n'a pas de drones, c'est vrai. En revanche, elle a des systèmes de vision nocturne. Donc, la messe n'est pas dite et c'est la raison pour laquelle la communauté internationale laisse des gens sur place, ce qui ne veut d'ailleurs pas dire que cela sera simple. Nous pourrons vous communiquer les chiffres exacts, mais, depuis le 1er janvier, la coalition a déjà abandonné 200 ou 300 emplacements dont la moitié environ a été directement reprise par l'armée nationale afghane. Ce sont des bases opérationnelles avancées, des postes de combat semblables à ceux que nous allons, nous aussi, laisser ou avons déjà remis – je pense à celui d'Uzbin. Nous avons également formé du personnel de leur génie, qui dessine, conçoit et construit leurs propres postes de combat avancés parfaitement adaptés à leur mode de vie, d'approvisionnement et de combat. Permettez-moi de ne pas être aussi pessimiste que vous, monsieur Fromion ! Le seul vrai trou capacitaire se situe dans le domaine aérien, mais les Afghans ont tout le reste. Les Français vont d'ailleurs continuer à les former au maniement des blindés de tous types jusqu'à l'été 2013. La plus grosse difficulté tient davantage au faible niveau d'alphabétisation de l'armée afghane.